Initiative n Le but recherché est de dépister, à travers cette génération d'artistes, un style, une tendance. Le 2e Salon d'automne, une exposition ayant rassemblé du 29 octobre au 23 janvier, au palais de la Culture près de 80 artistes, toutes disciplines confondues, allant de la peinture à la photographie, en passant par la miniature, la calligraphie et la sculpture, s'est révélé un lieu de rencontres et de partage ainsi qu'un rendez-vous de la création et de l'innovation. Cette manifestation, un événement en soi, se veut un rendez-vous annuel visant à réunir, à chaque édition, la nouvelle création dans un même espace. Car l'objectif de ce Salon, selon le commissaire de l'exposition, Amor Driss Lamine Dokman, consiste à «donner une chance aux artistes, notamment ceux de l'intérieur du pays». Et de reprendre : «Notre souci est de mettre la nouvelle création – celle-ci n'est pas spécifique à l'âge mais à un travail inédit – en contact avec le public et aussi des médias. Autrement dit, il s'agit d' offrir l'occasion aux artistes de se faire connaître et du public et des médias et de la scène artistique, et donc de faire valoir leur travail et leur sensibilité créatrice.» Ainsi, le Salon d'automne se présente comme étant un espace réservé à la jeune création, neuve et inédite, et aux talents prometteurs, c'est-à-dire les artistes de demain. Le but recherché aussi est de dépister, à travers cette génération d'artistes, un style, une tendance. Le Salon d'automne permet également de stimuler la création et, aspirant à devenir une tradition, il crée une identité artistique. Il vise, en somme, à impulser le mouvement créateur en consolidant des actions en faveur des artistes qui vivent trop souvent isolés. Le Salon d'automne privilégie tous les artistes, notamment ceux de l'intérieur. Il se veut un rassemblement d'artistes venant de tout le territoire national. Cette année, cette édition, comme d'ailleurs la précédente, s'est avérée une réussite totale, puisque, d'une part, elle a pu rassembler près de 80 artistes, soit au total 140 œuvres, et, d'autre part, il a drainé une affluence de visiteurs permanente. S'exprimant sur l'idée même du Salon d'automne, le commissaire expliquera : «On a pris la philosophie des impressionnistes. En effet, à une période, à partir de la fin du 19e siècle, il y avait eu une réunion d'artistes qui avaient fait un travail qui sortait de la norme, des vieux sentiers battus, ils avaient montré un travail qui rompt avec la peinture classique. A partir de là, on a pris, nous, le sens, c'est-à-dire en espérant de trouver de nouveaux talents et une création neuve et inédite. Pour dépister un style, une tendance.» l S'exprimant sur cette jeune création, Amor Driss Lamine Dokman dira : «Il y a de l'espoir». Et de préciser : «On se rend compte que plus on fouille à l'intérieur du pays, plus on constate qu'il y a de la création et du travail qui se fait en ce sens.» Interrogé sur l'état actuel de la vie artistique, le commissaire expliquera : «Je dirais, ça se renferme de plus en plus, c'est dur, il y a des talents, mais très peu d'espace. Il ne reste que très peu de galerie.» Et de reprendre : «En plus, une exposition ne demande pas seulement de l'espace, ça demande aussi une scénographie, de la lumière, du matériel, de l'argent pour faire un catalogue, et ça demande au moins un achat ou deux dans un Salon pour encourager et stimuler un artiste à continuer à créer.» Ainsi, le commissaire, artiste aussi, regrette l'absence d'espaces où exposer, notamment «des espaces faits pour les œuvres d'art, appropriés à une exposition», précise-t-il. Et de déplorer : «Chez-nous, et à défaut de lieux adaptés à pareille rencontre, on aménage, voire on improvise des espaces pour abriter une exposition.» Le commissaire regrette, en outre, l'absence de conditions favorables à l'épanouissement des artistes : «il y a un manque de vie culturelle, de lieux où tout le monde (artistes, public, journalistes et critiques) peuvent se rencontrer», dit-il. Et de poursuivre : «Ce genre de rassemblement créé un bouillonnement culturel, un foisonnement d'idées, sachant d'emblée que l'artiste s'inspire d'un environnement et créé par rapport à ce qui l'entoure.» Cela revient à dire qu'il y a un vide culturel, un manque de rencontres, d'échanges et de partage, ce qui nuit à la création, en la rendant étriquée, stérile et stéréotypée.