Scénario n Etrange, l'attitude des Egyptiens après l'incident de jeudi en début de soirée devant le lieu d'hébergement des Verts à l'hôtel Iberotel du Caire. Ils ont voulu faire croire à tout le monde que le scénario était une pure invention des Algériens. Ces Algériens se sont, eux-mêmes, blessés et ont brisé les vitres du bus qui les transportait. Certaines chaînes de télévision ont même diffusé des images qui leur conviennent, alors qu'aucune séquence de l'arrivée de l'équipe n'a été filmée. L'image de cet enfant de huit ans, venu du Canada accompagné de son père pour assister au match, bastonné par la police, n'a pas été montrée. Le pire a été évité de justesse lorsque ce groupe de plus de 500 supporters ont tenté d'agresser tout ce qui est algérien. Pour éclairer les Algériens, le grave incident s'est produit à l'entrée de l'hôtel Iberotel et non pas ailleurs. Les images montrées hier ne font que dénaturer la réalité. Flash back : l'avion qui transportait l'équipe nationale a atterri vers 16 heures en provenance de Florence. Déjà, une foule déchaînée avait pris place sur le trottoir pour tenter d'impressionner les camarades de Ziani dès le passage de la délégation. Jusque-là, rien de particulier. Les Verts ont mis du temps pour sortir de l'aéroport. Dès que le bus a fait son apparition, les supporters égyptiens ont commencé à cracher leur venin. Mais ce n'est pas du tout grave par rapport à ce qui s'est produit à l'entrée de l'hôtel. En effet, les pseudosupporters de l'Egypte n'avaient qu'à traverser la route pour se retrouver devant le quartier général des Algériens sans qu'ils soient inquiétés. D'ailleurs, le cordon de sécurité chargé d'assurer la sécurité des Algériens jusqu'à leur lieu d'hébergement était mince. Cela était-il prémédité ? la question reste posée. Le malheur des Algériens ne faisait que commencer. Ils ne se sont jamais doutés qu'ils seraient victimes d'un guet-apens bien orchestré. Tout en faisant preuve d'intransigeance avec les Algériens, le service d'ordre égyptien a tout simplement été très coopératif avec ses compatriotes en leur laissant la liberté d'agir à leur guise. Arrivé à hauteur de l'Iberotel, le bus qui transportait la délégation nationale a été bombardé par un déluge de grosses pierres, lancées par le même groupe d'ultras égyptiens qui étaient à l'aéroport. Une panique générale s'empare des Algériens qui étaient dans le bus où nous avons dénombré quatre blessés. Il s'agit de Halliche et Lemouchia à la tête, ainsi que Saïfi et Belhadj, victimes de différents traumatismes. Le Sétifien a nécessité trois points de suture derrière la tête, alors que Halliche se faisait soigner ses blessures au visage. Pour les autres, rien de grave à signaler. A 18h 33, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, improvise un point de presse. A 20h17 exactement, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, est dépêché en urgence pour s'enquérir de l'état de santé des Verts. Ses premiers mots sont : «C'est désolant, vraiment désolant.» A 21h13, soit une heure après son entrée, Medelci sera plus explicite en levant le voile sur la position de «l'Algérie officielle» vis-à-vis de l'incident. Et puis, c'est au tour de l'ambassadeur d'Algérie en Egypte, Abdelkader Hadjar qui a tenu des propos virulents contre les responsables égyptiens et a dénoncé le mensonge de certains, notamment cette histoire de rapport dressé par Samir Zaher, le président de la FEF. «Notre rapport prouve que ce sont les Algériens qui ont attaqué le bus. Nous n'utilisons pas de fumigènes, alors que les Algériens en font usage à chaque fois», annoncera Samir Zaher. Le mensonge ne fait que commencer puisque le chauffeur égyptien du bus ayant transporté l'EN affirmera, lui, que ce sont les joueurs algériens qui ont brisé les vitres de l'intérieur. Même le ministre de la Jeunesse et des Sports n' a pas été épargné. Il a été accusé d'agression par ce chauffeur, alors que Djiar se trouvait dans un autre véhicule. Malgré ce fâcheux incident, les Verts ont affiché une volonté féroce pour en finir avec cette sélection égyptienne. En reprenant en chœur l'hymne national, les camarades du capitaine Mansouri ont prouvé que ce n'est pas une pierre ou une vitre brisée ou encore le mensonge des Egyptiens qui va les décourager. «One, two, three, viva l'Algérie». Le deux poids deux mesures de la Fifa L'accusation Le chauffeur du bus accuse Djiar L'Egypte continue la provocation l Alors que l'incident de l'hôtel Iberotel est toujours vivace, voilà que les Egyptiens remettent ça. Hier, l'équipe nationale s'est rendue au Cairo Stadium pour effectuer la dernière séance sur le terrain principal et à l'heure du match, le chauffeur de l'autobus a fait un énorme détour pour atteindre sa destination. Le temps que prend la distance entre l'hôtel et le stade ne dépasse pas le quart d'heure, mais les Algériens ont mis plus d'une heure pour y arriver. Cette nouvelle dérive a provoqué le courroux de Raouraoua qui s'en est plaint aux responsables de la FIFA. La déclaration Saïfi : «Un accueil pareil est scandaleux» l L'attaquant des Verts, Rafik Saïfi, était furieux lorsqu'il a rejoint le hall de l'hôtel. Ses coéquipiers et lui-même ont échappé de justesse à un lynchage organisé lors du trajet aéroport-hôtel, pourtant distants d'un kilomètre seulement. En voyant quelques-uns de ses coéquipiers couverts de sang, alors que lui-même a eu un traumatisme au niveau du bras, l'ancien joueur du Mouloudia ne s'est pas retenu. Il criait, à qui voulait l'entendre, que ce qui leur est arrivé était scandaleux. «Même les Juifs n'auraient jamais agi de la sorte. Pourtant, nous les avons bien accueillis à Alger, mais voilà qu'ils nous agressent ici. Sincèrement, un accueil pareil est scandaleux», dira-t-il dans le hall de l'hôtel. Malgré cet incident, les Algériens ont scandé «One, two three, viva l'Algérie», au point que cela a ému beaucoup d'entre eux. Dernière minute Tentative d'agression sur les supporters algériens l Au moment où nous mettons sous presse, notre envoyé spécial au Caire nous a fait savoir que ce matin des supporters égyptiens ont tenté une incursion à l'hôtel Europa où sont hébergés de nombreux fans des Verts. Heureusement qu'un impressionnant dispositif de sécurité était en place et a neutralisé les pseudosupporters des Pharaons. Mais la question qui s'impose est que serait-il passé s'il n'y avait pas eu les avertissements de la FIFA ?