Résumé de la 7e partie n pour libérer le secrétaire général d'un parti de droite – kidnappé par le mouvement du 2 juin – les autorités cèdent, en parti, aux exigences des ravisseurs… Le même mouvement attaque deux banques de Francfort les 30 et 31 juillet 1975, offrant des gâteaux secs aux clients terrorisés, tout en les menaçant avec leurs mitraillettes. Ils emportent 100 000 marks à chaque fois... Le gouvernement a cédé lors de la prise d'otages et il y a tout lieu de craindre que d'autres actions spectaculaires soient tentées pour libérer Baader et les siens, toujours en attente de leur procès. Ulrike Meinhof est enfermée seule à Cologne où sa sœur va lui rendre visite, accompagnée de ses jumelles. Baader, lui, est incarcéré à Stuttgart, avec le sociologue Jan Carl Raspe, Gudrun Ensslin et une seconde femme membre de la bande, Irmgard Moeller. Tous sont sous une surveillance constante, isolés dans des cellules où la lumière brille jour et nuit, avec chacun un gardien en permanence. Leurs avocats lancent alors une campagne contre ce qu'ils appellent la «torture par l'isolement». Les autorités se laissent fléchir et leurs conditions de détention s'améliorent tellement qu'on crie au scandale : ils ont droit à la télévision, ils peuvent passer ensemble plusieurs heures par jour dans la cellule des uns ou des autres. A Stuttgart, ils ont une bibliothèque privée, qui ne comprend pas moins de deux mille ouvrages. Leur traitement est à ce point privilégié qu'il y a des tentatives de mutinerie de la part des autres détenus. Andreas Baader règne en maître dans la prison. Il hurle à longueur de journée : — Du sexe, de l'alcool et du tabac ! Il insulte et menace les gardiens — Mouchard, on te cassera la tête quand on sera libérés ! Et pas seulement à toi, à ta femme et à tes gosses aussi. Un jour, on le découvre même dans le lit de sa maîtresse Gudrun Ensslin. Cela ne les empêche pas de faire la grève de la faim, tout en continuant, il est vrai, à boire du lait. Et cela n'empêche pas des personnalités, dont la plus illustre est Jean-Paul Sartre, de se pencher sur leur sort avec inquiétude... Pendant ce temps, leurs complices ne les ont pas oubliés et ils passent à l'action de la plus terrible des manières. Il est 11h 30, ce 24 avril 1975, lorsque deux hommes d'une trentaine d'années se présentent à l'ambassade d'Allemagne à Stockholm. Ils prétendent avoir perdu leurs passeports. Le garde déverrouille la porte du sas de sécurité et les laisse entrer. Aussitôt après, un couple se présente : — Nous sommes étudiants. Nous voulons savoir comment obtenir une bourse pour étudier en Suède. Survient un autre couple, portant des brassards noirs de deuil et réclamant le service des héritages. Les uns et les autres sont introduits dans le bâtiment et rejoignent les deux premiers. Tous dégainent des mitraillettes. La sirène d'alarme retentit, mais il est trop tard. Les six jeunes gens montent au premier étage, tirant des rafales et semant la panique. Ils prennent douze otages, dont l'ambassadeur, l'attaché militaire et l'attaché économique. Une secrétaire, livide, est chargée de taper leurs exigences. Le feuillet est ensuite jeté au rez-de-chaussée où la police suédoise a pris position. Le commando exige la libération de vingt-six terroristes allemands, dont Andreas Baader, Ulrike Meinhof et Gudrun Ensslin, qui doivent être conduits, dans six heures au plus tard, à l'aéroport de Francfort, avec chacun une somme de 20 000 marks, dans un Boeing 707 prêt à partir pour la destination de leur choix. Sinon l'ambassade sautera. Des charges explosives ont été disposées un peu partout. (à suivre...)