Résumé de la 6e partie n Ses chefs sous les verrous, «la bande à Baader sans Baader», va mettre au point une vague d'attentats. Dans la nuit du 4 au 5 septembre, un commando palestinien du groupe terroriste Septembre noir s'introduit dans le village olympique et pénètre dans deux des chambres du pavillon où dorment les athlètes israéliens. Deux de ces derniers tentent de résister et sont abattus. Les preneurs d'otages ligotent les neuf autres et, une demi-heure plus tard, ils font connaître leurs revendications : libération de deux cent trente-quatre Palestiniens prisonniers en Israël, d'Andreas Baader, d'Ulrike Meinhof et de Gudrun Ensslin, et mise à disposition de trois avions prêts à décoller pour Le Caire. Les Allemands font semblant de céder et, le même jour, à 22 heures, deux hélicoptères transportent les terroristes et leurs otages sur un aérodrome où un Boeing les attend. Il est bourré de policiers, qui donnent l'assaut. Mais l'action, mal préparée, se solde par un échec sanglant. Tous les athlètes israéliens sont tués, ainsi que cinq des preneurs d'otages, plus un policier... De jeunes Allemands décident de passer à l'action, mais dans un premier temps, ils ne font pas preuve de la même efficacité que leurs devanciers. Tout de suite après le drame de Munich, un communiqué annonce à la presse la création d'un «Mouvement du 2 juin», date à laquelle un militant gauchiste a été abattu par la police, en 1967. Moins intellectuel que la bande à Baader, le groupe est surtout composé d'ouvriers. Comme trois étudiants viennent d'être exécutés en Turquie, ils projettent d'attaquer l'ambassade de ce pays à Bonn. Ils essaient de voler une Mercedes, «comme Baader», mais n'y parviennent pas et en louent une. Ils partent pour Bonn, où ils ont un ami chez qui ils confectionneront leurs bombes. Mais arrivés très tôt le matin, ils n'osent pas le déranger et attendent dans la voiture, où ils s'endorment. La police, les trouvant suspects, les interpelle et découvre tout un arsenal dans le coffre. Ils seront condamnés à deux ans de prison, qu'ils effectueront entièrement. L'un d'eux sera abattu à sa sortie pour le punir d'avoir été aussi médiocre. Cet intermède tragicomique n'est qu'un répit: d'autres vont passer à l'action, cette fois d'une tout autre manière ! Peu après, alors que le juge Günter von Drenkmann, président de la Cour suprême, le plus haut magistrat allemand, fête ses soixante-quatre ans, un groupe de garçons et de filles sonne à sa porte, les bras chargés de fleurs. Il ouvre et il est abattu instantanément par une grêle de balles. Plus tard, le même Mouvement du 2 juin kidnappe Peter Lorenz, secrétaire général des chrétiens démocrates, le grand parti de droite. Il exige la libération d'Andreas Baader, Ulrike Meinhof et Gudrun Ensslin, sinon l'homme politique sera «tué comme le juge». Pendant des jours et des jours, d'intenses négociations ont lieu avec le gouvernement, tandis que Peter Lorenz, enfermé dans une cave de deux mètres sur trois, est surveillé par des hommes et des femmes armés. Les autorités finissent par transiger. Six gauchistes incarcérés seront libérés mais pas Baader, ni aussi les deux femmes. Les ravisseurs acceptent. Les prisonniers sont relâchés et conduits dans un avion en partance pour Aden, capitale du Yémen, pays qui a toujours accueilli les terroristes. Les bénéficiaires de la tractation se voient en outre remettre chacun une prime de 20 000 marks. Au même moment, Peter Lorenz est retrouvé sain et sauf dans le Volkspark, un jardin public de Berlin. (à suivre...)