Agents Outre une atteinte virale, l?inflammation du foie peut être due à l?alcool, à certains médicaments ou à des causes inconnues (mécanisme auto-immuno-complexe). L?hépatite alcoolique, très fréquente dans les pays occidentaux, est dite également cirrhose alcoolique, précédée par des lésions hépatiques regroupées sous le terme d?hépatopathie alcoolique non cirrhotique. Elle est méconnue, souvent du fait de sa latence, ses aspects cliniques étant très divers en fonction du degré et de l?importance des lésions et de l?état du foie. L?altération hépatocytaire, les lésions inflammatoires, la fibrose et autres lésions associées (stéatose ou cirrhose) sont à l?origine d?une symptomatologie qui peut être pauvre. Ce sont les formes les plus fréquentes. Elles ont été découvertes fortuitement lors d?une hospitalisation ou d?une complication chronique de l?alcoolisme (polynévrite des membres inférieurs, avitaminose B12, hématome sous-dural, troubles digestifs...) ou lors d?un examen général réunissant bilan systémique et hépatique. Dans les formes les plus graves, on retrouvera une fièvre, une jaunisse, une douleur abdominale importante, des hémorragies digestives et d?autres complications allant jusqu?à l?atteinte cérébrale (encéphalopathie). L?évolution de l?hépatite alcoolique est conditionnée par la sévérité initiale de sa symptomatologie par les lésions résultantes et par l?état du foie sur lequel elle survient (les dégâts sont minimes si le foie était sain, mais le pronostic est fâcheux s?il est déjà lésé). Le traitement est simple, dans les cas de moindre sévérité, il consiste en une éradication complète et définitive des boissons alcooliques, car les récidives sur un foie déjà cirrhotique met le pronostic vital en jeu. Dans les formes sévères, le traitement peut être symptomatique, visant à améliorer l?état général du malade, associé à des corticoïdes. Mais il peut aussi, dans les atteintes irréversibles, faire appel à une transplantation hépatique. L?hépatite médicamenteuse Le foie est un organe noble du corps humain, intervenant dans plusieurs mécanismes qui jouent un rôle important dans la protection du corps humain (hématose, sécrétion biliaire et métabolisme des drogues). Il est richement vascularisé, le débit sanguin lui étant consacré étant considérable (environ 25% du débit cardiaque), ce qui explique l?arrivée toujours massive de drogues à son niveau. Ces drogues peuvent être bénéfiques, mais aussi très toxiques pour le corps en général et le foie en particulier, à l?origine d?une hépatite médicamenteuse, elle représente environ 5% des effets secondaires de certains médicaments avec une mortalité de 5%. L?hépatotoxicité résulte de plusieurs mécanismes. La toxicité directe est fréquente après une forte dose , et indirecte, résultant de la transformation du médicament en un métabolite toxique. Le diagnostic est difficile à poser. Il faut toujours signaler une prise médicamenteuse ou un traitement et surveiller l?évolution des symptômes à son arrêt. La réapparition des symptômes lors de la reprise du médicament causal augmente le diagnostic ainsi que la récidive, avec un délai raccourci et à moindre dose en faveur d?un mécanisme allergique, avec des signes extra-hépatiques et réaction immuno-allergique (éruption cutanée, fièvre...). L?évolution vers la guérison se voit dans plus de 80% des cas, mais elle est lente. Les formes graves avec insuffisance hépatique se voient dans 10 à 20% des cas. Le risque de passage vers la chronicité existe, mais aussi vers la cirrhose hépatique. Les médicaments, à l?origine de ces manifestations, sont nombreux : antibiotiques, antituberculeux, quelques anesthésiants? Il peut s?agir de substances banales que l?on prend tous les jours, tel le paracétamol. Le traitement est simple : interrompre la prise du médicament responsable, mais la régression est lente. La prévention est importante et réalise une man?uvre au profit d?autres individus. Elle consiste à rapporter tous les cas d?hépatotoxicité aux centres de pharmaco-vigilance. Les dosages biologiques et les bilans hépatiques régulièrement faits sont indispensables pour tout individu suivant un traitement chronique, tels que les hypertendus, les diabétiques, les malades avec insuffisance cardiaque et rénale. Les hépatites auto- immunes chroniques Elles sont rares et touchent souvent les femmes et l?enfant jeunes, dans 50% des cas avant 15 ans (surtout les fillettes). On retrouve une jaunisse et d?autres maladies auto-immunes telles que la thyroïdite, la gastrite ou la pancréatite auto-immune. L?évolution vers la cirrhose est rapide et les formes graves se voient dans 10% des cas. Le traitement est à vie, avec une corticothérapie assommante non curative (il n?existe toujours pas de traitement curatif), mais qui améliore la vie quotidienne du malade.