Résumé de 90e partie n Patience Worth, qui se livre à travers la planchette du ouid-ja, aurait résidé à la campagne, peut-être dans un château. Mais elle refuse de donner des noms de lieu. Le personnage semble cultiver beaucoup le mystère. Elle multiplie les formules sibyllines, les expressions mystérieuses et parle parfois en utilisant des paraboles. C'est ainsi qu'au tout début de la communication, quand Mme Curan lui demande d'où elle vient, elle répond : «Je viens d'au-delà des mers.» Mme Curan demande des précisions. — est-ce que vous venez hors d'Angleterre ? — je ne peux rien dire, comprenne qui pourra ! Une autre fois, elle dit : «Je suis comme le vent qui ne laisse aucune trace de son passage, mais souffle sans cesse, et pourtant, je suis aussi comme la pluie qui fait pousser le grain que tu moissonnes !» Mme Curan demande : — que voulez-vous dire, par là ? — c'est à vous de comprendre ! — c'est très compliqué à comprendre ! — ce n'est pas mon affaire ! Dans certaines conversations avec des personnes de l'entourage de Mme Curan, elle se montre encore plus énigmatique. Dans l'ouvrage qu'il consacre à Patience Worth, Casper S. Yost cite un exemple de conversation. Mme Curan reçoit un ami médecin et son épouse. Le médecin, qui est un sceptique, ne croit pas aux esprits. Patience : — alors tu voudrais qu'une autre oie soit plumée ? Le médecin. — Sapristi, même la graisse ne manque pas ! Patience : — Le dernier rôti a été assez arrosé quand il était à la broche. Le médecin : — Je voudrais que vous lui demandiez comment elle s'y prend pour faire marcher l'indicateur sur la planchette afin d'épeler les mots. Patience : — Une bonne cuisinière ne donne pas sa recette. Le médecin : — Evidemment, elle nous prend pour des orgueilleux. Je crois qu'elle sera d'accord avec moi pour constater qu'on ne peut guère avancer si l'on n'a pas une bonne opinion de soi-même. Patience : — Autant que l'âne aime son braiment ! La femme du médecin : — Libre à vous de la pousser dans ses derniers retranchements, moi, je ne bougerai pas ! Patience : — Oh ! même la souris aura un petit grognement ! Mme Curan : — Là ! Vous voyez, elle ne vous laissera pas en paix avant de vous avoir mis un peu sur le gril. Je me demande ce qu'elle a à vous dire. Patience : — A-t-on jamais vu la mère poule se gonfler d'orgueil quand ses poussins vont nager ? Et ainsi de suite. (à suivre...)