Des pratiques nécromanciennes ont subsisté au Maghreb. Même si elles sont recherchées par beaucoup de gens, les personnes pieuses les condamnent, car, pense-t-on, elles troublent les défunts et surtout dévoilent des secrets qui appartiennent à l'invisible qui est du seul ressort de Dieu. Nous avons-nous-mêmes relevé de véritables séances de communication avec les morts, dans le style des séances spirites. On fait «venir» le mort et, derrière, un rideau, on le confronte avec sa famille venu le consulter. Il y a quelques décennies, on aurait retrouvé, par ce moyen, en Kabylie, la dépouille d'un martyr de la guerre, dont on ignorait la tombe. Tué au maquis, l'homme avait été enterré par ses compagnons qui ont oublié le lieu de la sépulture. Sa famille avait vainement recherché sa tombe, avant de s'adresser à un médium, du village d'Agursal, où un rite de nécromancie se pratiquait. Le médium a commencé par évoquer le mort, en l'appelant par son nom et par le nom de sa mère : par le phénomène de suggestion, les participants à la séance ont entendu des pas, d'abord éloigné, puis se rapprochant. Le défunt s'est nommé et s'est montré disposé à répondre aux questions, notamment celles relatives à sa sépulture. Le défunt a notamment donné des indices pour identifier ses restes.