Menace n Le Président américain a prévenu qu'Al-Qaîda prépare «de nouveaux attentats» contre son pays à l'heure même où il tenait son discours, appelant à «faire face» aux terroristes partout dans le monde. Barack Obama a annoncé, hier, mardi, le déploiement accéléré de 30 000 soldats supplémentaires en Afghanistan, assurant à des Américains sceptiques que cette escalade, justifiée par la sécurité nationale, sera limitée dans le temps. Soulignant que «l'Afghanistan n'est pas perdu mais que la menace d'Al-Qaîda persiste», le Président des Etats-Unis a qualifié l'envoi de ces renforts d'«intérêt national vital», dans un discours devant les élèves de la prestigieuse école militaire de West Point dont certains vont aller au front. «Je ne prends pas cette décision à la légère», a martelé M. Obama dans un discours de plus de 30 minutes, parfois professoral, souvent grave, en rendant hommage au sacrifice des militaires et de leurs familles. Il a aussi concédé que cet envoi allait alourdir de 30 milliards de dollars la facture de la guerre pour les contribuables. «Les 30 000 soldats supplémentaires dont j'annonce l'envoi ce soir se déploieront dans la première partie de 2010 - au rythme le plus rapide possible - afin de s'en prendre à la rébellion et de sécuriser les grands centres de population», a souligné M. Obama. Mais soucieux de ne pas prêter le flanc aux craintes d'enlisement et rejetant avec force toute analogie entre cette guerre et le désastre du Vietnam, il a assuré qu'«après 18 mois, les troupes commenceront à rentrer à la maison», soit à partir de juillet 2011. «Si je ne pensais pas que la sécurité des Etats-Unis et celle des Américains étaient en jeu en Afghanistan, demain je donnerais avec joie l'ordre à tous les soldats, jusqu'au dernier, de rentrer», a déclaré le Président. Le contingent américain en Afghanistan va donc atteindre environ 100 000 hommes et femmes, soit quasiment trois fois plus que lorsque M. Obama avait pris ses fonctions en janvier, une concrétisation de sa promesse de recentrer sur ce pays l'effort détourné à ses yeux par la guerre en Irak. Le général Stanley McChrystal, commandant des forces américaines et de l'OTAN en Afghanistan, qui avait ouvertement réclamé 40 000 soldats supplémentaires, a salué cette annonce, estimant qu'elle lui fournissait les «ressources nécessaires» pour mener à bien sa mission. Toutefois, l'engagement d'Obama n'a pas été du goût de toutes les forces au sein de l'Alliance. Ainsi, au moment où la Grande-Bretagne a déjà confirmé qu'elle allait envoyer 500 soldats de plus en Afghanistan, l'Allemagne et la France ont réagi de manière bien moins positive aux demandes pressantes de renforts de Washington à ses alliés. La chancelière Angela Merkel a averti que l'Allemagne ne prendrait pas de décision avant deux mois. La France, qui a le quatrième contingent avec 3 750 hommes sur le théâtre des opérations, a, de son côté, répété, hier, qu'il n'était pas question pour elle d'envoyer des renforts massifs.