Si beaucoup de plantes sont connues depuis des temps immémoriaux, l'utilisation médicinale d'un certain nombre d'entre elles est plus ou moins récente. La découverte de l'Amérique et de la route maritime des Indes a introduit, dans l'Ancien monde, de nouveaux produits et de nouvelles drogues. Si certains de ces produits, comme le quinquina ou l'ipéca, étaient employés par les populations autochtones comme remèdes, d'autres étaient surtout utilisés comme aliments. C'est le cas du tournesol. Les premiers tournesols font leur apparition en Europe au XVIe siècle, puis gagne l'ancien Monde. Les populations de l'Amérique centrale et du sud, dont la plante est originaire, utilisaient ses feuilles pour nourrir le bétail et tiraient de ses graines une huile. Mais ces mêmes populations n'utilisaient pas cette huile comme remède. C'était aussi le cas des botanistes européens qui ne considéraient le tournesol que comme une plante alimentaire. C'est ainsi que l'Anglais John Gérard, auteur d'un ouvrage très populaire, publié en 1597, a beau chercher des vertus thérapeutiques au tournesol, il n'en trouvait pas ! Cependant, plus tard, le tournesol a commencé à acquérir, auprès des populations qui se sont mis à l'utiliser, la réputation de soigner la toux et les affections bronchitiques. On l'a même utilisé pour lutter contre la malaria. Des études modernes ont montré que l'un des constituants de la plante, l'inuline, est très efficace dans le traitement de l'asthme. De plus, sa faible teneur en acides gras saturés la rend bénéfique pour les artères.