Défaillance n A cause des pannes à répétition dans les centres de radiothérapie et de la rupture de stocks de médicaments anti-cancéreux, nos malades souffrent en silence… Hier, la sonnette d'alarme a été tirée par des associations d'aide aux patients cancéreux lors de leur passage au forum du centre de presse d'El Moudjahid. «Nous tirons la sonnette d'alarme puisque nous voyons un manque terrible dans les produits de chimiothérapie ainsi que dans la radiothérapie où le déficit est estimé à 90% », dira Mme Boularzeg, vice-présidente de l'association El Amel (Batna) et médecin au Centre de la radiothérapie à l'hôpital de Batna, en marge du forum auquel ont participé également les représentants de trois autres associations d'aide aux patients cancéreux et qui sont en l'occurrence El-Amel de la wilaya d'Alger, Amel Fi El-Hayet de Sidi Bel Abbes et El-Fadjr d'El-Oued. Que ce soit le représentant de l'est, de l'ouest ou du sud du pays, tout le monde s'accorde à dire que la situation est très grave, d'où la nécessité d'agir pour trouver des solutions. «Nous, associations, sommes la voix de ces patients pour que les autorités en charge de la santé des Algériens, réagissent vite et sauvent ces vies qui nous sont chères», indique l'ensemble des représentants tout en dénonçant les défaillances constatées au niveau des cinq Centres nationaux de radiothérapie qui, d'après les conférenciers, outre le manque de traitement, vivent une perturbation sans précédent dans leurs services. «Ils sont presque tous en panne, et malheureusement en même temps », soulignent-ils. Cet état déplorable de nos hôpitaux, enchaînent-ils, a eu des répercussions fâcheuses sur nos malades car ils sont privés de traitement. Nombre d'entre eux – ils seraient des milliers – voient, en effet, leur état de santé s'aggraver et leur souffrance devenir insoutenable. «La plupart de nos malades arrivent à un stade avancé de la maladie à cause d'un manque de prise en charge au niveau de la chimiothérapie et radiothérapie et, à ce stade la guérison, est vraiment minime», explique Mme Boularzeg en précisant que le nombre des patients en phase finale à l'hôpital de Batna, à titre d'exemple, dépasse annuellement les 800 malades. D'après elle, il y a une augmentation terrifiante de malades ces dernières années dans cette pathologie extrêmement pénible. Pour sa part, le représentant de l'association de Amel Fi El-Hayet (Sidi Bel Abbes), a indiqué que le nombre de malades dans son association dépasse les 700. «Les malades doivent attendre un rendez-vous trois à six mois pour faire une radiothérapie alors que l'intervalle ne devrait, en aucun cas, dépasser six semaines», dira-t- il, en rappelant que cela complique le degré de souffrance car cela accélère les effets du cancer plus que chez ceux qui ne sont pas sous traitement.