L'Arabie du Sud (actuel Yémen) est connue, depuis l'antiquité, comme un pourvoyeur de produits aromatiques, notamment l'encens. Saba était particulièrement célèbre : l'une de ses souveraines, confrontée au prophète Salomon, est évoquée à la fois par l'Ancien Testament et le Coran. La plus ancienne mention écrite de Saba remontrait, si on croit une inscription sumérienne d'Arad-nannar, à la seconde moitié du IIIe millénaire avant J.-C. : le mot, Saba, a été parfois traduit par pays des Sabéens, mais on n'est pas sûr de cette interprétation, le mot ayant pu désigner un autre peuple, voire un personnage. D'autres mentions ont été également citées, mais il faut attendre le Ier millénaire avant l'ère chrétienne pour disposer de citations sûres. La plus ancienne figure dans le document relatant la campagne du roi assyrien Tiglat-Pileser III et qui cite la reine de Saba Samisi. Quelques années après, c'est un autre souverain assyrien, Sargon II, qui signale la même Samsi dans ses annales (année 715) et un autre Sabéen, It'iamar, qui lui apporta un riche tribut fait d'or, de pierres précieuses et d'encens. On a reconnu, dans le nom d'It'iamar, un nom porté par des souverains de Saba. Un autre roi sabéen, Karibilu, est mentionné à la même époque, dans une inscription du temple d'Assur pour avoir fait don d'aromates et de pierres précieuses. L'Ancien Testament nous apprend aussi que Saba était très riche et qu'il exportait vers la Syrie et l'Egypte de grandes quantités d'or, d'aromates et de pierres précieuses.