Les musulmans ont dominé, au Moyen-Age, le commerce des aromates, en important et en exportant des produits venus de Chine, d'Inde et de la Péninsule arabique. Parmi les produits les plus connus, il convient de citer l'encens, déjà célèbre dans l'antiquité. L'encens est appelé en arabe lûbân, lawbân, d'une racine sémitique signifiant «blanc» (d'où le grec olibanos et le latin olibanum) djawî, sève provenant de certaines variétés de boswellia, que l'on retrouve sous forme de grains résineux, en Somalie et en Arabie du sud. Le commerce de l'encens est assez ancien en Orient et il constituait, avec la myrrhe, le principal produit d'exportation de l'Arabie du sud préislamique. L'encens est surtout connu comme produit odoriférant, c'est aussi un médicament utilisé par les médecins musulmans. Le meilleur encens est, selon ces médecins, celui qui provient de la plante mâle. Les médecins musulmans ont décrit longuement les propriétés de l'encens, reprenant en partie les indications des médecins grecs. Ainsi, selon Ibn al-Bayt'âr, il cicatrise les plaies, arrête les hémorragies, il dessèche les humeurs de la poitrine, il soigne la diarrhée et les vomissements. On le prend dans un peu d'eau pour lutter contre les troubles de la mémoire, on le mâche pour renforcer les gencives et arrêter les saignements. Cependant, en usage interne, il est conseillé d'utiliser l'encens en petites quantités : les doses élevées peuvent, en effet, être nocives et produire, selon les auteurs musulmans, des troubles mentaux.