Désarroi n «C'est une demi-mesure, c'est la grande confusion», tel est le constat fait par certaines personnes interrogées sur le nouveau week-end qui a chamboulé les habitudes de tout le monde, ou presque. Apparemment, la situation dans laquelle se trouvent les établissements scolaires aujourd'hui inquiète de plus en plus les parents d'élèves soucieux de l'avenir de leur progéniture. Le nouveau week-end est venu s'ajouter à la longue liste de leurs préoccupations. Si rien n'a changé pour certains qui continuent de vivre au rythme de l'ancien système, comme les travailleurs du secteur bancaire, à l'école au contraire, les enseignants se disent déstabilisés du fait de l'inadaptation du volume horaire avec les programmes chargés. Les enseignants et les étudiants n'ont pas encore trouvé un terrain d'entente au sujet des cours dispensés le samedi, censés atténuer le problème de la surcharge des cours et aérer le volume horaire, deux points qui sont à l'origine de tout le dysfonctionnement des établissements scolaires. Rencontrée au lycée Omar-Racim, une avocate, membre d'une association de parents d'élèves , nous informe : «D'après ma fille qui est en première année secondaire, les élèves ont refusé de poursuivre les cours le samedi, arguant que c'est une journée de repos». Il n'y a pas que les étudiants pour qui cela pose problème, puisque même certains enseignants refusent d'accomplir cette mission au motif qu'ils ne sont pas assez bien rémunérés pour donner des cours le week-end. «Khalouta kbira», (un grand cafouillage), lance un fonctionnaire d'un établissement scolaire à Alger. Et d'ajouter : «Ce problème n'est pas encore réglé. Et ce sont, bien sûr, nos enfants qui en pâtissent.» Pour les syndicats autonomes, il y a désormais nécessité d'uniformiser les jours de repos dans le secteur. Ils réclament carrément une dérogation pour le retour à l'ancien week-end dans le secteur, pour mettre fin au «cafouillage» dans les écoles. «Le nouveau système a suscité un vrai malaise dans les écoles. L'instauration du week-end semi-universel a brouillé le fonctionnement des écoles, puisque certains enseignants travailleront alors que d'autres seront au repos», regrette un enseignant interrogé sur la question. Plusieurs autres déclarent partager cet avis. Ils considèrent qu'il y a un abus quant au travail le samedi. «Comment se fait-il, déclare un autre enseignant, que certains n'ont droit qu'à une journée de repos et d'autres à deux ?».