Alternative n Pour parer à la surcharge des programmes, les enseignants ont trouvé , chacun à sa manière, un moyen d'aménager leur emploi du temps : cours dispensés pendant la pause déjeuner (entre 12 et 13 h) ou carrément en exploitant l'après-midi du mardi. Les écoles sont obligées de dispenser en cinq jours, de dimanche à jeudi, les programmes qui étaient assurés en cinq jours et demi avant le passage au nouveau week-end. «Les élèves sont obligés de suivre les cours de 8h à 17h 30, chaque jour du dimanche au jeudi. 4h, le matin et 4h l'après-midi est le rythme infernal que doivent subir les écoliers, les collégiens et les lycéens du fait de cette nouvelle mesure». Contacté, Meziane Meriane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), nous a signalé que le nouveau week-end a entraîné une surcharge de travail aussi bien pour les enseignants que pour les élèves. Travailler 8 heures par jour c'est «trop». Première conséquence négative de cette situation : les élèves ne font plus leurs devoirs à la maison, ont constaté de nombreux enseignants, notamment dans les régions où les établissements scolaires sont situés loin des habitations. «Lorsqu'un élève sort de l'école à 17h 30, il lui faut parfois plus d'une heure pour rentrer chez lui. Arrivé à la maison, il est fatigué et n'est pas en mesure de faire ses devoirs», nous dit M. Mériane. Il est important de souligner également qu'une fois arrivé à un stade de saturation, l'élève est bloqué, cela l'empêche d'assimiler les cours rapidement et il aura des lacunes par la suite. En outre, faire venir les enfants à l'école le samedi c'est aussi gâcher le week- end des parents qui sont au repos ce jour-là. Et puis, dans certaines wilayas de l'intérieur à 17h 30, avec le manque de transport, les écoliers ont tout juste la force de se reposer après une journée épuisante. C'est pourquoi, notre syndicaliste dira : «Nous avons opté pour l'uniformisation de la journée de repos ou carrément revenir à l'ancien week-end (jeudi-vendredi)». Il a insisté pour rappeler que le Snapest a participé à deux réunions les 17 et 23 août dernier avec le ministre de l'Education au sujet du nouveau week-end. Le ministre a fait plusieurs propositions : La première consistait à enseigner de dimanche à jeudi sans interruption le mardi. La deuxième, celle de dispenser des cours le samedi matin ou après-midi. Reste une dernière celle de faire une translation, les heures du jeudi se feront le vendredi pour atteindre un nombre d'heures égales à 5 heures et demie par semaine, comme partout d'ailleurs. Meziane Meriane estime en effet, qu'il est nécessaire de cerner ce problème autour d'une réflexion avec les spécialistes dans les sciences de l'éducation, à savoir des psychopédagogues, des enseignants et des syndicalistes afin de trouver une solution pour l'école algérienne qui, selon lui, est en train de se «chercher» et ce, depuis l'indépendance.