Le royaume chérifien doit dire toute la vérité sur «l'enlèvement et l'assassinat» en 1965 de Mehdi Ben Barka, célèbre opposant de gauche dont le sort n'a jamais été élucidé. «Le martyr Ben Barka a été enlevé et liquidé sur une décision politique», a déclaré, hier, à Marrakech, Mohamed Sebbar, président sortant du Forum vérité et justice (FVJ). Le 3e congrès du FVJ, qui devrait prendre fin aujourd'hui autour du thème «Mamfarkinch» (Nous ne lâcherons pas), une formule dialectale voulant dire, selon le FVJ, que «les militants ne céderont pas tant que tous les dossiers des droits de l'Homme n'auront pas été réglés de façon définitive au Maroc». «L'Etat marocain doit impérativement dire toute la vérité sur cette affaire pour prouver qu'on est effectivement entré dans une nouvelle ère, celle de la transparence et de la démocratie», a ajouté M. Sebbar, avocat du barreau de Rabat et lui-même ancien détenu politique. Il a appelé les justices française et marocaine «à coopérer davantage», regrettant que la commission rogatoire française soit au point mort. Mohamed Sebbar a demandé également à la France «la levée de la totalité du secret défense sur ce dossier». Mehdi Ben Barka, chef de file de l'opposition marocaine en exil, a disparu le 29 octobre 1965 à Paris, lors d'une opération menée par les services marocains du roi Hassan II avec la complicité de policiers et de truands français.