Résumé de la 32e partie n L'inspecteur ne tire aucune information de Mrs Hemmings, une femme étrange qui n'a pour préoccupation que ses chats. Après tout, c'est possible, dit Colin incapable de tenir sa langue plus longtemps. — Pardon ? fit Mrs Hemmings surprise. — J'aime beaucoup les chats, continua Colin, et leur comportement m'est familier. Ce que vous nous dites me paraît fort symptomatique et conforme à leur nature de chat. Tenez, voyez comme ceux-ci se pelotonnent autour de mon ami qui ne peut franchement les souffrir, au lieu de s'intéresser à moi, en dépit de toutes mes avances. Mrs Hemmings se rendit-elle compte que Colin ne se comportait pas comme un agent de police ordinaire. Elle ne parut pas s'en apercevoir. Elle murmura simplement : — Les chers petits, ils savent toujours, n'est-ce pas ? Un ravissant persan posait ses pattes sur les genoux de l'inspecteur, d'un air d'extase lui plantait ses griffes dans la peau, le pétrissant comme une pelote à épingles. C'en était trop pour l'inspecteur qui se leva. — Madame, pourriez-vous me montrer le jardin du fond ? demanda-t-il. Léger rictus moqueur de Colin. — Oh ! mais bien sûr, bien sûr, je suis à votre disposition, fit Mrs Hemmings se levant à son tour. De son cou s'étirait le chat orange, qu'elle posa machinalement auprès du persan gris, puis elle les précéda dehors. — Fermez bien la porte derrière vous. Mr... euh, dit Mrs Hemmings à Colin. Le vent souffle aujourd'hui et je crains le froid pour ces chers petits. Et aussi, ces sales gamins... pas moyen de laisser mes chers petits se promener seuls dans le jardin. — Quels sales gamins ? s'enquit Hardcastle. — Les deux garçons de Mrs Ramsay, qui habitent derrière. De vrais blousons noirs.. Armés de leur fronde, ils se cachent pour les attaquer. Et l'été, ce sont des pommes qu'ils jettent. De ce côté, le jardin était encore plus sauvage, si l'on peut dire, que celui du devant. Envahi de mauvaises herbes, hérissé de buissons échevelés, avec encore des aucubas. — Nous perdons notre temps, jugea Colin, face à la muraille d'impénétrables arbustes au travers desquels il était impossible d'entrevoir quoi que ce soit du jardin de miss Pebmarsh. Diana Lodge pouvait se décrire comme entièrement isolée de ses voisins. — Le 19, disiez-vous ? interrogea Mrs Hemmings s'arrêtant indécise au milieu du jardin. Mais je le croyais habité par une aveugle seule ? — L'homme assassiné était étranger la maison. — Ah ! bien, fit Mrs Hemmings toujours distraite ; il n'est donc venu là que pour se faire assassiner. Ma foi, c'est curieux. «Ce qui, se dit Colin intérieurement, décrit très bien la situation.» Ayant repris la voiture, ils roulèrent le long de Wilbraham Crescent, tournèrent sur leur droite deux fois de suite, pour reprendre la seconde section du Crescent. (à suivre...)