Résumé de la 43e partie n A 14 heures, Colin entre au poste pour voir Dick qui feuilletait un tas de paperasses. Il me demande ce que je pensais de l'instruction... Je me souviens vaguement de lui : une grosse moustache, non ? — Un buisson, ai-je reconnu. C'est son orgueil, — Il doit être vieux ? — Oui, mais pas gaga. — Pourquoi es-tu allé le voir ? Charité chrétienne ? — Quel esprit inquisiteur vous avez, vous autres, policiers ! Oui, je l'avoue, c'est en partie pour cela. Mais j'étais aussi curieux de connaître son opinion sur l'affaire. — A-t-il étudié le procès-verbal ? — Oui — Et qu'en a-t-il pensé ? interrogea Dick avec curiosité. — Simple comme bonjour, m'a-t-il dit. — Simple, sursauta Hardcastle, piqué au vif. Et pourquoi cela ? — Autant que j'ai pu en juger parce qu'il y a une telle mise en scène. — Je ne comprends pas, fit Hardcastle. C'est probablement très astucieux, mais ça m'échappe. A propos nous avons retrouvé l'arme du crime. Depuis hier. — Vraiment ? Où donc ? — Dans la fosse aux chats. Probablement jetée là par l'assassin. — Pas d'empreintes, naturellement ? — Essuyées avec soin. De plus, c'est un couteau très ordinaire, pas très neuf, affûté récemment : le couteau de n'importe qui. — Tu parles d'un scénario ! Il semble qu'on l'ait drogué, puis transporté au 19. En voiture ? Ou comment ? — Par exemple d'une des maisons voisines qui a un jardin mitoyen. — Trop de risques, non ? — Faut de l'audace, admit Hardcastle. De plus, il est nécessaire de bien connaître les habitudes de ses voisins. Il semble plus plausible qu'on l'ait amené en voiture. — C'est dangereux aussi. Une voiture ne passe pas inaperçue. — Personne ne l'a vue. Mais je reconnais que l'assassin ne pouvait le prévoir. Des passants auraient pu remarquer qu'une voiture s'arrêtait au 19 ce jour-là. Je me le demande. A moins d'un modèle exclusif, tape-à-l'œil. Mais il y a peu de chance pour que ce soit le cas. — Et, de plus, c'était l'heure du déjeuner. Te rends-tu compte, Colin, que ça remet miss Pebmarsh dans la course ? On s'imagine difficilement une aveugle en train de poignarder un homme valide. Mais s'il était drogué... — En d'autres termes, s'il était venu là pour se faire tuer, comme dirait notre bonne Mrs Hemmings ? On lui fixe un rendez-vous auquel il va, sans méfiance aucune ; on lui offre un cocktail ou un sherry - le Mickey Finn agit - et miss Pebmarsh opère ! Puis elle lave le verre, arrange soigneusement le corps, et après avoir jeté son couteau dans le jardin voisin, repart en trottinant comme de coutume. — Et, sur son chemin, téléphone à l'agence Cavendish. — Et pourquoi cela ? Pourquoi préciser qu'elle voulait Sheila Webb ? — Voilà la question, dit Hardcastle en me fixant. Est-ce qu'elle le sait, elle, la fille ? — Elle affirme que non. — Elle l'affirme.., répéta Hardcastle d'une voix neutre. Et toi, ton avis ? (à suivre...)