«Certes, les grandes lignes directives de cette révolution sont sues et déterminées, mais ses détails ne le sont pas encore. Ce qui est tout à fait normal pour nous, historiens, car nous savons que cette science qui bien qu?elle soit dotée d?une méthodologie, il n?en demeure pas moins que cette science a pour outil de travail des témoignages qui sont révélés au fil des ans. Ainsi, nous estimons un temps de 50 à 100 ans pour écrire toute l?histoire de la révolution algérienne. Aussi, lorsque des déclarations sont faites pour un événement donné et où sont apportées des déclarations à propos d?un personnage historique ou une date phare, nous, les historiens, qualifions ce genre d?interventions comme des réactions. Cependant, ces propos ne sont pas pour nous sans intérêt, puisque en partant de ces avis, nous organisons des rencontres avec des historiens et moudjahidine qui ont vécu cette époque, nous comparons leur propos et à l?issue de quoi écrirons cette partie de l?histoire algérienne. Par ailleurs, je tiens à rappeler que l?Algérie en tant que pays libre et indépendant est tout jeune et il n?existe pas encore d?historien spécialisé de cette époque, car celle-ci fait partie d?un passé très proche mais la présence de témoins vivants a permis aux historiens d?édifier les grandes lignes de cette révolution.»