Une partie importante des médicaments reçus par l'Algérie, lors du séisme de Boumerdès, était périmée. Transgressions des droits humains. Les droits «accaparés» par les «super-Nations», d'où l'impuissance même de l'ONU, deviennent par la force des choses, des «non-droits». Comment un droit international humanitaire (DIH), peut-il devenir un droit d'ingérence? C'est l'une des interrogations cruciales à laquelle a répondu hier, maître Fatma-Zohra Benbraham lors d'une conférence de presse autour du droit international humanitaire tenu au forum du quotidien El Moudjahid. L'Algérie est victime de ces dépassements. Une déclaration importante, la première du genre, a été faite par un haut responsable de la Protection civile. confirmée par Maître Benbraham. Alors que le pays pleurait ses victimes du séisme de Boumerdès, l'Algérie a reçu des aides, notamment en médicaments, en provenance des pays d'outre-mer. Cette assistance cachait d'autres intentions, malhonnêtes, malheureusement. La date de péremption d'une partie non négligeable des médicaments reçus était largement dépassée. Un crime contre un peuple? «On voulait nous empoisonner, pas nous porter assistance», a insisté Maître Benbraham. Devant ce genre d'infractions de l'acte humanitaire, elle a jugé nécessaire de «faire des rapports et dénoncer ces dépassements.» Rejoignant, dans cette optique, le responsable de la Protection civile, l'avocate a précisé que les Algériens doivent apprendre à se solidariser et s'humaniser entre eux, sans attendre l'aide des autres pays, au moment de crises, tels les séismes. Quant à ces aides étrangères, l'oratrice a insisté sur la vérification des produits avant leur distribution et consommation. D'autres exemples, faut-il le préciser, ont démontré combien de fois le DIH a été transgressé. Le feuilleton franco-tchadien, sous le label de l'Arche de Zoë, est révélateur, et a fait grand bruit à l'échelle internationale. Au nom de quel principe les «humanitaires» français s'étaient déplacés en Tchad? Il s'agissait d'une aide humanitaire, ont soutenu, bec et ongles, les Français. Quelques jours plus tard, les Tchadiens s'étaient rendu compte de la cruelle vérité. Ils faisaient face à un grave phénomène: celui de l'enlèvement des enfants. Entre l'idée théorique annoncée et son application, un grand fossé s'est creusé. Une ingérence fatale et contradictoire au Traité de Rome, avait pour but de maintenir le conflit dans un pays, déjà souffrant, comme le Tchad. «Un dérapage qu'il faut fermement condamné», a expliqué Maître Benbraham. Et d'ajouter: «Ces dernières années, la souveraineté de l'Etat pourtant inaliénable, a été attaquée sous le concept du droit ‘'d'ingérence''.» Ce dernier, à se fier à ses propos, est devenu un dangereux instrument politique. Dans le même contexte, l'oratrice a laissé entendre que l'Etat et la nation sont en train de se diluer. C'est la mort à petit feu. Face à la grave mutation que vit le monde actuel, elle croit dur comme fer que ces deux concepts seront remplacés par l'union.