Résumé de la 105e partie n Le docteur Rouby, un psychiatre connu, se charge de démystifier l'affaire de la villa Carmen. Il fait avouer les auteurs de la fraude. Un autre psychiatre, Ernest Dupré, prend le relais et analyse l'affaire de la villa Carmen : de la mystification pure, selon lui. Une mystification qui met en jeu deux éléments : le mythomane, qui par vanité ou par malignité prend du plaisir à tromper les autres et le thaumatomane, la victime de la mystification. On aura reconnu dans le premier le médium, et plus particulièrement Marthe Béraud, et dans le second l'expérimentateur qui se laisse abuser, autrement dit Charles Richet. Tous les deux, selon Dupré, forment un couple morbide. Autrement dit, si Marthe Béraud est une psychopathe, Charles Richet l'est aussi ! Carmen Noël meurt en avril 1907 : aussitôt cessent les phénomènes de la villa. Plus de Bien-Boâ, plus de matérialisation. Marthe Béraud, le fameux médium, de surcroît fiancée du fils Noël, désavouera sa belle-mère, en la traitant de détraquée et de droguée. Le général Noël, lui, qu'on interrogera sur la «suite» à donner à l'affaire, dira qu'il ne veut plus entendre parler de spiritisme. Au demeurant, il n'y a jamais tout à fait cru et s'il s'est plié aux fameuses séances, c'était avant tout pour plaire à sa femme qu'il aimait beaucoup. Richet, lui, continue à soutenir que ce qui s'est passé à la villa Carmen constitue la preuve de l'existence des fantômes. Ce qui va provoquer l'ire et les critiques acerbes de nombreux hommes de sciences. La querelle va quelque peu se calmer les années suivantes, mais elle va continuer à couver encore longtemps. Cependant, en dépit de toutes les critiques dont elle était l'objet, la métapsychique, la science des esprits, a toujours cours et Richet participe à son essor. La première guerre mondiale, qui causera la mort de millions personnes, relance dans toute l'Europe le spiritisme, qui donne aux familles des victimes, l'espoir de retrouver les autres. Au début des années 1920, l'affaire est sur le point d'être oubliée quand elle resurgit. Du mois d'août 1921 au mois de septembre 1922, le quotidien L'Opinion lance une enquête sur la survie après la mort. Le journaliste, chargé de l'enquête, Paul Heutzé, interroge les personnalités de l'époque, connues pour leurs positions sur la question : Delanne, Conan Doyle, Marie Curie et, bien sûr, Charles Richet. Heutzé va également organiser des conférences à la Sorbonne, dans le Laboratoire de psychologie d'Henri Piéron. Il va organiser aussi des séances avec des médiums, notamment une certaine Eva C. ou Eva Carrière qui passe pour un grand médium, ayant réalisé des matérialisations que l'on appelle désormais des ectoplasmes. Une commission de scientifiques est appelée à contrôler l'expérience qui s'avère un fiasco : Eva C. est accusée de fraude délibérée. C'est alors qu'on découvre que cette Eva C. n'est autre que Marthe Béraud le médium de Carmen Noël. Heutzé la démasque. Il va publier, dans un livre qu'il fait sortir, une nouvelle enquête sur la villa Carmen qu'il a réalisée auprès des protagonistes de l'affaire. Il reproduit notamment la lettre d'un avocat d'Alger, Marsault, où Marthe Béraud reconnaît avoir fraudé. Le même Heutzé accablera plus tard d'autres médiums. Il va jeter ainsi le doute sur la métapsychique, puis participer à sa chute. Richet va tenter d'extraire cette discipline, à laquelle il voulait donner des fondements scientifiques, au spiritisme mais il n'y parvient pas. Après la mort de Richet, en 1935, la discipline périclita puis, rapidement tomba dans l'oubli. (à suivre...)