Résumé de la 10e partie n Les réactions des scientifiques aux positions spirites de Charles Richet ne se font pas attendre. On lui reproche de s?être laissé abuser par des médiums sans scrupules. A Alger, c?est le docteur Rouby, un aliéniste connu, qui va se charger de démystifier l?affaire de la villa Carmen. Comme beaucoup de gens, à Alger, il était au courant, depuis longtemps, de ce qui se passait chez les Noël et il en riait. Mais l?affaire, avec la venue de Richet, éminent savant, a pris d?autres proportions et il pensait qu?il était de son devoir d?homme de science d?intervenir. Il va commencer son enquête en interrogeant les protagonistes de l?affaire, cherchant notamment à démontrer que le médium Marthe Béraud avait fraudé. D?ailleurs, il parviendra à lui arracher des aveux ainsi qu?à d?autres personnes. Il passera ensuite au crible les articles de Delanne décrivant les expériences de Richet et il montrera que, contrairement à ce qui a été soutenu, toutes les précautions n?ont pas été prises et que des doutes très forts pèsent sur le sérieux de ces expériences. Les documents réunis par Rouby sont accablants pour Richet mais, par considération pour le savant, il ne veut pas les rendre publics ; il les lui transmet, en lui demandant de reconnaître qu?il s?est trompé dans cette affaire. Richet lui répond, sans ménagement, que c?est lui qui est dans l?erreur et maintient ses positions. Rouby décide alors de passer à l?action. Rouby publie les résultats de son enquête puis organise, le 3 mars 1904, une conférence à l?université d?Alger où il va produire Arezki, le cocher des Noël : «Montre-nous, lui dit-il, comment tu fais apparaître Bien-Boâ !» Et Arezki d?agiter un mannequin, comme il le faisait sous les ordres de madame Carmen, à la villa ! La presse reprend le texte de la conférence ; Richet ne répond pas tout de suite à la démonstration et quand il le fera, ce sera pour contester les propos de Rouby, mais sans apporter de contrepreuves. Rouby va reprendre les attaques au Congrès international des sciences médicales de Lisbonne. Il racontera notamment l?histoire, relatée dans une revue spirite italienne par Carmen Noël, du «double astral» de Richet, ce fantôme d?une jeune Egyptienne morte il y a 3000 ans et que Bien-Boâ a fait surgir. Richet a déjeuné avec le fantôme et pris, en souvenir, une boucle de ses cheveux. Comment, s?interroge Rouby, un savant de l?intelligence et de la renommée de Richet a-t-il pu se prêter à cette comédie absurde ? Comment Richet peut-il prétendre encore être crédible ? Que reste-t-il de cette théorie des «esprits», la métapsychique, qu?il tente de construire sur des bases scientifiques ? Un autre psychiatre, Ernest Dupré, prend le relais et analyse l?affaire de la villa Carmen : de la mystification pure, selon lui. Une mystification qui met en jeu deux éléments : le mythomane qui, par vanité ou par malignité, prend du plaisir à tromper les autres, et le «thaumatomane», la victime de la mystification. On aura reconnu dans le premier le médium, et plus particulièrement Marthe Béraud, et dans le second l?expérimentateur qui se laisse abuser, autrement dit Charles Richet. Tous les deux, selon Dupré, forment un couple morbide. Autrement dit, si Marthe Béraud est une psychopathe, Charles Richet l?est aussi ! (à suivre...)