Résumé de la 11e partie n Le professeur Rouby d?Alger mène une enquête sur les phénomènes de la villa Carmen et conclut, preuve à l?appui, à la fraude. Au congrès des sciences médicales de Lisbonne, Richet est accusé de psychopathe ! Carmen Noël meurt en avril 1907. Aussitôt cessent les phénomènes de la villa. Plus de Bien-Boâ, plus de matérialisation. Marthe Béraud, le fameux médium, de surcroît fiancée du fils Noël, désavouera sa belle-mère en la traitant de détraquée et de droguée. Le général Noël, lui, qu?on interrogera sur la «suite» à donner à l?affaire, dira qu?il ne veut plus entendre parler de spiritisme. Au demeurant, il n?y a jamais tout à fait cru et s?il s?est plié aux fameuses séances, c?était avant tout pour plaire à sa femme qu?il aimait beaucoup. Richet, lui, va continuer à soutenir que ce qui s?est passé à la villa Carmen constitue la preuve de l?existence des fantômes. Ce qui va provoquer l?ire et les critiques acerbes de nombreux hommes de sciences. La querelle va quelque peu se calmer les années suivantes, mais elle va continuer à couver encore longtemps. Cependant, en dépit de toutes les critiques dont elle était l?objet, la métapsychique, la science des esprits, a toujours cours et Richet participe à son essor. La Première Guerre mondiale, qui causera la mort de milliers personnes, relance dans toute l?Europe le spiritisme, qui donne aux familles des victimes un espoir de les retrouver. C?est l?époque où les médiums font recette, prétendant mettre en communication les esprits des morts avec leurs proches ! Au début des années 1920, l?affaire de la villa Carmen est sur le point d?être oubliée quand elle resurgit. Du mois d?août 1921 au mois de septembre 1922, le quotidien L?Opinion lance une enquête sur la survie après la mort. Le journaliste chargé de l?enquête, Paul Heutzé, interroge les personnalités de l?époque, connues pour leurs positions sur la question : Delanne, Conan Doyle, Marie Curie et, bien sûr, Charles Richet. Heutzé va également organiser des conférences à La Sorbonne, dans le laboratoire de psychologie physiologique de Henri Piéron. Il va y organiser aussi des séances avec des médiums, notamment une certaine Eva C. ou Eva Carrière, qui passe pour un grand médium, ayant réalisé des matérialisations que l?on appelle désormais des ectoplasmes. Une commission de scientifiques est appelée à contrôler l?expérience, qui s?avère un fiasco : Eva C. est accusée de fraude délibérée. C?est alors qu?on découvre que cette Eva C. n?est autre que Marthe Béraud, le médium de Carmen Noël. Heutzé la démasque. Il va révéler, dans un livre qu?il publie, une nouvelle enquête sur la villa Carmen qu?il a réalisée auprès des protagonistes de l?affaire. Il reproduit notamment la lettre d?un avocat d?Alger, Marsault, dans laquelle Marthe Béraud reconnaît avoir fraudé. Le même Heutzé accablera plus tard d?autres médiums. Il va jeter ainsi le doute sur la métapsychique, puis participer à sa chute. Richet va tenter d?extraire le spiritisme auquel il voulait donner des fondements scientifiques, mais il n?y parvient pas. Après la mort de Richet, en 1935, la discipline périclita puis, rapidement, tomba dans l?oubli.