Entraves n Complexité des procédures douanières, manque de logistique et d'infrastructures portuaires, insuffisance des mécanismes d'aide à l'exportation sont autant de contraintes qui découragent les exportateurs. Interrogé en marge de cette conférence sur ce qui freine les exportations algériennes hors hydrocarbures, Mohamed Bennini, directeur de l'Algex, estime qu'il n'y a pas une culture de l'exportation. «D'ailleurs, c'est sur ce point que nous travaillons au niveau de l'Algex, afin de créer cette culture au niveau des entreprises», a-t-il affirmé. Selon notre interlocuteur, les administrations ne facilitent pas la tâche aux exportateurs, car il y a une certaine bureaucratie. Aussi, il affirme qu'en plus des problèmes de qualité auxquels sont confrontés les exportateurs, ceux-ci connaissent peu ou pas du tout les marchés internationaux. C'est pourquoi il faut «produire et être compétitif». Il explique également que les entreprises algériennes ne sont pas accompagnées. Pour lui, le développement des exportations hors hydrocarbures en Algérie continue à se heurter à de nombreuses entraves bureaucratiques, notamment du point de vue de la complexité des procédures douanières, du manque de logistique et d'infrastructures portuaires ainsi que de l'insuffisance des mécanismes d'aide à l'exportation. Il a affirmé que les opérateurs économiques renoncent à exporter parce qu'ils sont découragés par la complexité et les lenteurs des procédures. «Il n'y a pas d'attitude favorable pour encourager les exportateurs algériens», a-t-il affirmé. Il serait utile de signaler que selon une étude réalisée en 2008 par des experts européens pour déterminer les obstacles à la facilitation du commerce entre les pays du sud et du nord de la Méditerranée, l'activité de logistique portuaire en Algérie est l'une des plus faibles et même la plus faible de d'Afrique du Nord. En effet, cette étude souligne que les procédures de commerce transfrontalier ne semblent pas constituer un frein particulier à la compétitivité dans les pays de l'Afrique du Nord, à l'exception de l'Algérie, qui souffre de coûts largement supérieurs à la moyenne des pays en voie de développement. En revanche, l'Egypte, la Tunisie et le Maroc sont très bien placés en termes de coûts comme le temps nécessaire à l'exécution des procédures d'exportations et d'importations, et ce, en comparaison avec les pays d'Asie et d'Europe. Les indicateurs de développement des infrastructures, du transport international et de compétence logistique sont à au moins un point inférieur en Tunisie et jusqu'à 2 points inférieurs en Algérie, par rapport à la moyenne des pays de la rive nord de la Méditerranée. L'Algérie se trouve à la fin du classement de la Banque mondiale (140 sur 150), alors que la Tunisie est à la 60e place, le Maroc et l'Egypte sont classées respectivement 94e et 97e. Ainsi, la logistique du transport, dans son maillon maritime et portuaire, est souvent considérée comme l'une des principales contraintes auxquelles sont confrontés les exportateurs algériens.