Dans la tradition algérienne et maghrébine, les parfums jouent un rôle important. C'est d'abord, un produit destinés à attirer les bons esprits, dans le cas des produits aromatiques, en général agréables, mais c'est aussi un élément de l'offrande faite aux démons, attirés par les odeurs de certains produits. On sait le rôle que les aromates ont joué dans les religions antiques pour s'attirer les faveurs des divinités. C'est la subtilité du parfum, qui s'évapore dès qu'on le verse mais qui marque sa présence par l'odeur qu'il dégage, qui en fait un élément d'essence spirituelle. En Algérie, les parfums à brûler sont appelés bkhur, aux propres «vapeurs» et les fumigations tebkhir. On leur accorde une telle importance en magie qu'il ne peut y avoir de rite ni d'incantation importe sans ces parfums. Autrefois, certains mendiants, conscients de ce pouvoir du parfum, n'hésitaient pas, quand ils parcouraient les rues, d'encenser les gens auxquels ils demandaient l'aumône, comme pour les séduire et obtenir d'eux ce qu'ils veulent ! Dans les fêtes et les célébrations religieuses, comme le 27e jour du ramadan ou le mawlid (mouloud), on brûle des parfums agréables. Les particuliers aussi, quand ils jugent qu'ils sont victimes d'un sortilège ou que leur demeure est assaillie par des démons, brûlent de l'encens.