Genèse n L'une des principales causes de l'insalubrité de nos cités que nous traînons presque comme une fatalité est bel et bien liée à la gestion du patrimoine immobilier. A l'aube de l'indépendance, les bâtiments hérités par les services des «biens vacants» ensuite par les Opgi étaient gérés selon une organisation universellement connue basée notamment sur l'existence d'un syndicat d'immeuble, de la conciergerie, du paiement des charges et des loyers, ainsi que d'un ravalement et d'un réaménagement intérieur périodique. Cependant, depuis la cession des «biens de l'Etat», au début des années 80, la qualité d'entretien de ces immeubles a commencé à décliner. Pourtant, ces derniers dont beaucoup présentent une grande qualité architecturale de type «haussmannien» pour les centres-villes de nos principales agglomérations, méritent bien plus qu'une attention. Ainsi, les anciens locataires devenus copropriétaires ne daignent plus s'acquitter des charges d'entretien. Les concierges d'immeubles, de leur côté, ont acheté les «loges» et ont fini par cesser de pratiquer leur métier. Les raisons seraient dans beaucoup de cas, le décès de ces concierges ayant souvent un âge avancé et leur non-remplacement, le refus des enfants de quitter les lieux, ainsi que la cessation de leurs salaires. Après la disparition de la concierge c'est au tour de la «poubelle» de s'éclipser, ce récipient que le préfet de Paris Eugène Poubelle a eu l'ingénieuse idée de créer pour mettre fin aux dépôts anarchiques des ordures ménagères sur la voie publique. Enfin ce qui devait arriver arriva : des immeubles dont les appartements sont en grande partie en copropriété, se retrouvent dans une situation de non-gestion. Une nouvelle donnée que les Opgi ont eu du mal à gérer. Des budgets sont, dès lors, dégagés pour la réhabilitation des anciens immeubles. Il s'agit notamment de l'instauration de la taxe d'habitation, d'abord par la wilaya d'Alger vers la fin des années 1990, avant sa généralisation dans toutes les autres wilayas du pays. Un dispositif qui a montré, quelque temps après sa mise en application, ses limites. En effet, l'entretien, la maintenance et le gardiennage des immeubles restent problématiques et engendrent un impact désastreux sur la salubrité de la voie publique. Rien n'a donc changé, pas de concierge ni de poubelle à ordures, qui même si elle existe, il n'y a plus personne pour s'occuper de son entretien. Idem pour l'entretien permanent des parties communes telles les caves, les cages d'escaliers, d'ascenseurs et les terrasses.