La situation de la chanson et musique amazighes a été examinée, hier, mardi, à Tamanrasset, lors d'une conférence-débat autour du thème «La chanson amazighe, réalité et perspectives». Le professeur de musique, Bouzid Ammour, a, fait une rétrospective de l'histoire des Imazighen à travers les âges, avant de souligner que tous les peuples qui s'étaient installés dans les territoires de l'Afrique du Nord «n'ont pu altérer la musique amazighe». Le non moins célèbre Massinissa est l'exemple concret de la civilisation amazighe, a-t-il dit, relevant que ce grand guerrier «a réussi à forger une Nation qui s'étendait de l'Egypte aux îles Canaries». C'est depuis le XIIIe siècle avant l'ère chrétienne, selon ce professeur, que la «soubeïba» a survécu aux aléas de l'histoire. «Toujours en cours à Djanet, la "soubéïba" est un chant collectif qui sert à célébrer et commémorer la fête de l'Achoura», a-t-il expliqué. «De l'Afrique, en passant par l'Europe et l'Asie, la civilisation amazighe, dans ses dimensions pharaoniques, numides et andalouses a gardé son authenticité», a-t-il estimé. «Question musique à proprement parler, les Romains, les Vandales ou les Byzantins pour ne citer que ceux-là, n'ont rien apporté à la musique et la chanson amazighes», a estimé M. Ammour. Le chercheur en anthropologie, Mme Farida Aït Faroukh, a, dans son intervention sur la chanson kabyle, cité un tube «qui est entré dans la légende», à savoir la chanson Avava inouva, qui, a-t-elle dit, est, à l'origine, un conte inscrit dans la littérature. Mme Aït Faroukh, a évoqué, par ailleurs, le rôle avant-gardiste des chansons et productions kabyles sur les communautés berbérophones. Les animateurs de la conférence initiée dans le cadre de la 2e édition du Festival culturel national de la musique et la chanson amazighes, ont mis l'accent sur le rôle que peuvent jouer les moyens audiovisuels pour la protection de l'immense héritage culturel que sont la musique et la chanson amazighes. La 2e édition de ce Festival culturel national qu'abrite la capitale de l'Ahaggar se poursuivra jusqu'au 24 du mois en cours.