Résumé de la 21e partie n En prenant congé de Mrs Curtin, l'inspecteur, sur le chemin du retour, rencontre Colin, un ami à lui... Mais entre les deux, il y a un hiatus, une drôle de petite combine que nous cherchons à découvrir car c'est là que se trouve le cerveau moteur. A un point X, se tient le quartier général avec son planning remarquable, qui brouille les pistes ; pas une fois, mais au moins sept ou huit. — Et pourquoi Larkin jouait-il ce jeu ? interrogea Hardcastle curieux. Par idéologie ? Orgueil ? Ou par intérêt ? — Ce n'est pas un idéaliste, répondis-je. Il aime l'argent, voilà tout. — Et vous n'auriez pas pu le coincer là plus tôt ? Il le dépensait cet argent, non ? Il ne le planquait pas ? — Oh ! non, il le faisait valser tant et plus. En fait, nous l'avions démasqué depuis longtemps sans le faire savoir. Hardcastle acquiesça. — Je vois. Vous avez tapé,dans le mille, et puis vous avez laissé courir un moment. Pas vrai ? — Plus ou moins. Il avait déjà transmis des renseignements très importants ; nous lui avons permis d'en passer d'autres, apparemment intéressants. Dans mon service, le rôle d'idiot est payant de temps à autre. — Je ne crois pas que ce genre de travail me plairait, Colin, dit Hardcastle pensif. — Evidemment, ce n'est pas aussi passionnant que les gens l'imaginent, dis-je. C'est même généralement très monotone. Dick me considérait d'un air intrigué. — Je m'expliquerais bien ta présence à Portlebury, mais pourquoi ici, à Crowdean qui est au moins à dix milles de là ? — Pour y trouver des croissants. — Des croissants ? - — Oui. Ou bien des lunes : nouvelles lunes, lunes croissantes, lunes décroissantes, et ainsi de suite... J'ai commencé à chercher à Portlebury. Il y a là-bas le bistrot du Croissant de Lune ! C'était trop beau. J'y ai perdu pas mal de temps. Ensuite, il y avait La Lune et les Etoiles, A la Pleine Lune. Mais rien à faire. Laissant tomber les lunes, je me suis alors consacré aux croissants. II y en avait plusieurs à Portlebury. Et le Croissant de Lansbury, celui d'Alridge, de Livermeai, de Victoria... Devant l'ahurissement «croissant» de Dick, j'éclatai de rire. — Dick, ne fais pas cette tête. Je ne suis pas parti comme ça, le nez au vent. Et ouvrant ma serviette, j'en extirpai une feuille de papier à lettres d'hôtel à en-tête, que je lui tendis. Dessus, un dessin grossier. Hotel Barrington. Berners Street. London. w.2. — On l'a trouvée dans le portefeuille de Hangury, un de nos hommes qui a beaucoup travaillé sur cette affaire. C'était un de nos meilleurs agents. Il s'est fait renverser par une voiture, à Londres, sans qu'on ait pu relever le numéro. A vrai dire, je me demande ce que ça signifie : quelque chose qu'Hangury, pensant que c'était important, a dû noter ou copier. Qui sait ? (à suivre...)