Il y a 5000 ans, l'ail était utilisé dans l'Egypte antique. Hérodote au Ve siècle avant J.-C., mentionne que sur la grande pyramide était gravé en hiéroglyphes, ce que les ouvriers qui l'ont construite, ont consommé en aulx, oignons et persil. Les sources signalent que les esclaves qui bâtissaient les pyramides, se sont révoltés après qu'on leur a supprimé leur ration d'ail. C'est que ces esclaves, comme les autres hommes de l'époque, attribuaient à l'ail des vertus tonifiantes et qu'ils retrouvaient, en lui, les forces qu'ils avaient dépensées au cours de leur pénible travail. Le manuscrit Ebers signale plusieurs recettes médicinales à base d'ail. Dans leur fuite à travers le désert, les Hébreux le considéraient comme leur bien le plus précieux laissé en Egypte, et le Coran le cite parmi les aliments réclamés à Moïse par les Israélites, qui refusaient la manne et les cailles qui leur tombaient du ciel. Les médecins chinois et indiens pensaient que l'ail prolongeait la vie et le prescrivaient dans la plupart de leurs recettes. Les médecins de l'Antiquité lui attribuaient de nombreuses propriétés. Hippocrate le préconisait pour lutter contre la lèpre et le choléra. Dioscoride le prescrivait contre la constipation, comme carminatif (il chasse les gaz de l'intestin), comme diurétique et il l'employait pour soigner l'hydropisie. On note, cependant, ce curieux détail chez Aristophane : l'ail, écrit-il dans sa comédie Ploutos, sert à se torcher : «Nous ne nous torchons plus avec des cailloux, par raffinement, nous n'utilisons plus que des têtes d'ail !»