Aïn Tellout est un bourg, entre Tlemcen et Sidi Bel Abbes, situé dans une région agricole réputée pour la qualité de ses légumes et de ses fruits, notamment les cerises. Le nom est un composé mixte de l'arabe aïn (fontaine, source) et du berbère talut (éléphante). C'est l'une des rares attestations du nom berbère du pachyderme, encore employé en targui : elu (éléphant), féminin telut. L'éléphant est mentionné au Maghreb par les auteurs anciens. Au Ve siècle avant J.-C., Hannon, le fameux voyageur carthaginois, et Hérodote, le géographe grec, en signalent partout et Polybe, qui écrit que la Libye (c'est-à-dire le Maghreb) est pleine d'éléphants si bien que dans les régions du Sud, on utilisait leurs défenses pour faire des poteaux et des clôtures. Le même Polybe indique qu'il tenait cette information du roi Gulussa, fils de Massinissa. Les éléphants ont été utilisés comme animaux de combat par les Carthaginois, qui les ont emmenés avec eux en Sicile durant la Première Guerre punique, puis en Espagne. Les barrissements des éléphants d'Hannibal, campant aux portes de leur ville, ont terrorisé les habitants de Rome. Les rois berbères en ont fait le même usage : Jugurtha, selon Saluste, a perdu 44 éléphants dans une bataille contre les Romains et Juba 1er a donné aux Pompéiens 120 bêtes pour combattre Jules César.