Au moment où le renseignement US est pointé du doigt pour ses défaillances dans les attentats manqués enregistrés ces derniers mois, le conseiller à la sécurité du président américain ne cache plus son inquiétude devant la répétition de ces actes, alors qu'il estime que la mouvance Al-Qaïda a été affaiblie. L'administration de Barack Obama ne cache plus ses inquiétudes devant la répétition des attentats manqués contre les Etats-Unis, dont le dernier en date est celui du véhicule piégé de Times Square à New York, qui aurait fait de nombreuses victimes s'il n'avait pas été découvert à temps par un jeune vendeur. C'est ce qui ressort des déclarations du conseiller du président américain à la Sécurité intérieure, John Brennan, qui a assuré être “inquiet” des attentats terroristes à petite échelle, maintenant qu'Al-Qaïda est affaiblie. Cette sortie médiatique coïncide avec la publication d'un rapport du Sénat américain, qui relève plusieurs défaillances au sein des services de renseignements américains au moment de l'attentat manqué de Noël à bord d'un avion de ligne reliant Amsterdam à Detroit (Etats-Unis) avec 290 personnes à bord le jour de Noël. Dans un résumé de 12 pages déclassifié de son enquête sur l'affaire, la commission du renseignement du Sénat, met en exergue “des failles humaines et techniques”. Des “failles systémiques” ont permis au suspect dans cette affaire, le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, de monter à bord de l'avion puis de tenter d'actionner des explosifs qu'il avait dissimulé sous ses vêtements, souligne le document rendu public. Le Centre de lutte antiterroriste américain (NCTC), créé par le Congrès pour coordonner les différents services de renseignement américains, est particulièrement visé par le rapport. Il est également signalé que les services de renseignement ont commis des erreurs ne permettant pas aux autorités américaines d'annuler le visa du suspect. Le rapport aboutit à la conclusion que la CIA “a échoué à partager les informations selon lesquelles le suspect pouvait préparer un attentat”. Tout cela se produit alors que Washington a pris des mesures pour assurer sa sécurité, comme la mise en place depuis six ou sept mois, des nouvelles unités mobiles d'enquêteurs spécialisés dans les interrogatoires antiterroristes, qui ont été déployées sur le sol américain comme à l'étranger conformément au souhait de Barack Obama. Selon John Brennan, elles ont été notamment été utilisées pour interroger Faisal Shahzad, qui a été arrêté début mai, mais aussi d'autres suspects y compris hors des Etats-Unis. D'après de hauts responsables de la Maison-Blanche, ces unités d'élite intergouvernementales sont composées de spécialistes émanant notamment du FBI et de la CIA maîtrisant certaines langues, possédant expertise sur une région du monde ou ayant des connaissances en matière de psychologie comportementale. Elles sont chapeautées par un “groupe d'interrogation des détenus de grande importance” présidé par le FBI assisté de la CIA et du Pentagone. Cette mesure est intervenue pour calmer les esprits après les excès sous l'ère Bush au cours de laquelle des suspects ont été torturés, la mise en place de ces unités avait notamment pour objectif de mettre fin à la toute puissance de la CIA en matière antiterroriste.