Chaque région d'Algérie possède ses saints ou awliya' çalih'ine : si certains ont une stature nationale, voire maghrébine, comme Sidi Aderrahmane, patron d'Alger ou Sidi Abou Madian, patron de Tlemcen, d'autres ne sont connus que dans leur région, voire dans leur village. Si les premiers possèdent des mausolées ou des zaouïas, les autres n'ont souvent qu'un édicule, parfois même aucun lieu consacré. Dans la tradition, les awliya' çalih'ine, les saints vertueux, sont des hommes et parfois des femmes que Dieu a choisis pour guider les hommes dans la bonne direction et pour les inciter, quand ils la délaissent, à remplir leurs devoirs religieux et sociaux. S'ils arrivent aux saints de réaliser des choses extraordinaires, c'est toujours avec la permission de Dieu Très-Haut qui, par ce moyen, confond les impies et ramène sur la bonne voie les égarés... Il n'y a donc pas de contradiction avec la religion musulmane et il n'y a pas, comme l'ont fait croire les auteurs occidentaux, de culte des saints. Il y a vénération des awliya' çalih'ine, respect pour leurs œuvres et leur enseignement, le culte appartenant à Dieu et à Lui Seul... Il est vrai que des personnes, ignorantes de la religion, ou abusées par des mystificateurs ou des escrocs, ont tendance à exagérer les pouvoirs des saints et à leur faire des offrandes. Ces personnes-là sont blâmées par les autorités religieuses.