Misère n La pension que perçoit une personne handicapée constitue, en fin de compte, «un crime contre l'humanité», a dit, hier, en substance, le président de l'association Bessma. Intervenant, hier, lors d'une conférence de presse qu'il animée au centre de presse d'El Moudjahid Mahfoud Mohamed Tahar ne sait plus quels arguments avancer pour persuader les responsables concernés à s'engager davantage dans l'aide à apporter aux personnes handicapées dans leur vie au quotidien. Le président de l'association revendique la revalorisation de la pension qui est passée à 4 000 DA par mois en 2007 et demande la régularité dans les versements, qui se font, pour certains, tous les six mois, aggravant une situation sociale déjà critique. D'autant plus qu'il ne faut pas oublier que pour toucher cette somme, il faut justifier de 100% d'invalidité, dépendre de quelqu'un et être âgé de 18 ans. Le président de cette association s'interroge pour savoir pourquoi un directeur d'entreprise publique qui touche un salaire de 150 000 dinars, a le droit à une meilleure prise en charge au niveau des hôpitaux et peut même acquérir des médicaments gratuitement ? C'est quoi ce monde à l'envers s'est-il alarmé ? Mahfoud Med Tahar accorde une importance primordiale à la dignité de la personne et encore plus à celle des handicapés car il s'agit des personnes particulièrement fragilisées. Il faut offrir aux handicapés «les conditions minimales». L'inaccessibilité, l'exclusion sociale, le manque de centres spécialisés de rééducation et la mauvaise prise en charge en matière de soins, sont autant de problèmes soulevés par le président de cette association. «On a beau ressasser les mêmes choses afin de décrire les conditions catastrophiques auxquelles sont confrontées les personnes handicapées, mais malheureusement personne ne nous entend», a-t-il regretté. Il ajoutera dans la foulée que le problème n'est pas tant le handicap, que beaucoup ont appris à accepter, mais plutôt l'environnement dans lequel la personne handicapée se déplace et vit. Et d'enchaîner : «Rien ne s'est fait pour intégrer cette frange de population qui souffre quotidiennement, si bien que nombre d'entre eux ne sortent plus de la maison et vivent cloîtrés.» Par ailleurs et dans le cadre des projets initiés par cette association, Mahfoud Mohamed Tahar ambitionne d'ouvrir une école pour la formation en conduite routière, projet qui semble lui tenir à cœur, d'autant plus qu'une bienfaitrice a fait don d'un terrain pour le concrétiser.