Résumé de la 5e partie n Brian Mitchell et Earl Waco découvrent que Robert Hansen chasse les femmes puis les traque. Ils décident de le traquer à leur tour… Courbé vers le sol et examinant les branches et les herbes, Earl Waco continue de progresser, suivant des traces invisibles pour son compagnon. Le temps passe.Heureusement, en cette mi-juin, les journées sont longues, surtout sous ces latitudes très au nord, et le soleil est encore haut dans le ciel lorsqu'ils arrivent près d'une des parois du cirque. Un coup de feu claque. Ils se jettent à terre, indemnes, mais la balle est passée tout près. Ils se mettent à courir vers un bosquet de sapins. Un nouveau coup de feu éclate sans les atteindre. Une fois qu'ils sont à l'abri, le shérif montre à son compagnon un point devant eux. — Il est dans la grotte de l'Ours. C'est un endroit imprenable d'où l'on domine toute la vallée. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'il y a un passage par-derrière en empruntant une cheminée. Je vais y aller... — Et moi ? — Continuez à avancer pour l'occuper. Mais faites attention, il tire bien. Les policiers se séparent. Tandis qu'Earl Waco bat en retraite pour faire un large détour, l'inspecteur Mitchell avance en rampant vers la grotte. C'est effectivement très dangereux. Les balles sifflent autour de lui. Il entend les énormes impacts sur les rochers et les troncs d'arbre de ces Ruger 14 avec lesquelles on tue les ours. De temps en temps, il réplique, sans espoir d'atteindre son objectif... Cette progression risquée dure près d'une heure. Soudain, il y a une détonation à l'intérieur de la grotte. Le bruit est impressionnant, répercuté plusieurs fois par l'écho avant de s'éteindre. L'inspecteur n'ose pas encore bouger. Earl Waco a-t-il réussi ou l'autre l'a-t-il vu et tiré ? Non, c'est bien la fin de la traque. Le shérif apparaît à l'ouverture et lui fait de grands gestes. Brian Mitchell le rejoint, et observe le corps de Robert Hansen. Earl Waco l'a tué d'une seule balle dans la nuque. Lui aussi sait viser... L'inspecteur contemple longuement ce visage inerte, couvert de taches de rousseur sur le front et les joues. Une idée étonnante lui vient. — Je crois qu'il l'a fait exprès. — Exprès de quoi ? — De se faire prendre. Pourquoi avoir mis des menottes à Lena Verjovic ? S'il ne l'avait pas fait, elle ne se serait pas méfiée, il l'aurait amenée ici et l'aurait abattue comme les autres. Et je pense aussi qu'il l'a laissée s'enfuir. — Mais pourquoi ? — Pour que nous nous mettions à sa poursuite. L'inspecteur Brian Mitchell détache son regard du mort et contemple, depuis la grotte qui la domine, l'immense étendue que forme la plaine en contrebas. Il conclut : — Il y a longtemps que les animaux n'intéressaient plus Robert Hansen et il en avait sans doute assez de tuer les femmes. Alors, il a voulu ressentir la dernière sensation que peut procurer la chasse : être le gibier.