Résumé de la 2e partie n Au Mont Carmel, hommes, femmes et enfants sont réduits à l'esclavage. En 1993, le Christ a trente-trois ans. Deux mille adeptes aux Etats-Unis, des pensionnaires à Waco, venus d'un peu partout, d'Australie, d'AngIeterre, de Nouvelle-Zélande et d'autres Etats. Les adultes à demeure au Mont Carmel, les «disciples», sont estimés à une centaine. Le nombre d'enfants n'est pas certain, probablement une quinzaine directement issus du «Christ», qui dispose à sa guise d'un harem de quinze femmes. Il a fait des hommes une armée d'esclaves combattants, consentant à tout pour leur maître sur la promesse de trouver à chacun, un jour, l'épouse parfaite… En attendant, ils sont tenus de lui offrir la leur. Une sorte de cocufiage en règle bien pratique pour satisfaire les puIsions sexuelles de David Koresh, alias Vernon Howell. Au Mont Carmel, en réalité une vieille ferme abandonnée et nauséabonde constituée d'un bâtiment principal et d'un groupe de baraques sans hygiène, on prie du matin au soir jusqu'à l'abrutissement. Les femmes servent d'esclaves, les enfants sont fouettés à la moindre bêtise, les hommes fabriquent des bombes, montent la garde, récitent des prières et recommencent. Car la guerre est pour bientôt. Le gourou les y prépare, un combat sanglant devra régler leur compte aux incroyants assurer la résurrection du Christ donc la sienne et mener tout le monde davidien au paradis en passant par Israël. Mais depuis un an, un enquêteur se penche sur le problème. Un journaliste du Waco Tribune, le journal local. Et il découvre que tout de même, la démocratie et le premier amendement ont bon dos. D'abord, Vernon Howell est devenu pathologiquement fou. Il déclare parler à Dieu comme on parle à son voisin. Il règne en maître sur toutes les femmes de la secte, et surtout sur les adolescentes. Il abrutit ses disciples en décortiquant la Bible à longueur de nuit ou de jour et en leur faisant réciter par cœur des passages entiers. Cet abrutissement intellectuel dure souvent plus de dix heures d'affilée. Il est le seul à pouvoir manger de la viande, à boire du Coca-Cola et de la bière. Les autres doivent se contenter de légumes. La musique «religieuse» davidienne étant avant tout le rock, il dépense également une fortune puisée dans les économies des adeptes pour installer un studio d'enregistrement. Il compose des musiques hurlantes, se prend pour une pop-star, a une passion pour les voitures de course, et en fin de compte dispose d'une fortune estimée à un bon million de dollars, tirée de la poche des pauvres gens qui lui obéissent aveuglément. Enfin, et c'est le plus grave, il dispose d'un stock d'armes et de munitions impressionnant. Et voici que le FBI sursaute : dans un coin perdu du Texas, un Christ s'est transformé en chef militaire ? Rien ne va plus. Renseignements pris, des caisses de munitions arrivent jusqu'au ranch par l'intermédiaire d'un petit transporteur de Waco, lequel a trouvé judicieux — il est bien le seul — de prévenir les autorités. Il existe aux Etats-Unis un bureau fédéral, l'ATF, qui contrôle à la fois les alcools, le tabac et les armes. Au temps de la prohibition, les agents de l'ATF étaient surtout chargés de traquer l'alcool. Le trafic d'armes les occupe aujourd'hui davantage. Le transporteur donne au bureau fédéral les informations dont il dispose et le bureau fédéral prend son temps pour examiner l'affaire. Grave erreur. Car, ce faisant, il exaspère quelque peu le Waco Tribune, pressé de faire paraître sa série d'enquêtes sur le gourou local et d'informer l'Amérique des horreurs qui se pratiquent au ranch installé sur son territoire. (à suivre...)