Une société russe chargée de la vidéosurveillance de lieux publics à Moscou a rarement permis à la police d'interpeller des suspects : les images diffusées étaient fictives et plus de la moitié des caméras ne fonctionnaient pas. Lors de vérifications, les enquêteurs ont constaté que certaines images présentées par la société n'avaient aucun rapport avec les lieux publics et entrées d'immeubles où les caméras étaient installées, a rapporté hier, mercredi, le quotidien Vedomosti. D'autres images avaient été enregistrées antérieurement à la date mentionnée, ajoute le journal. En outre, plus de la moitié des caméras de surveillance censées aider la police à retrouver les auteurs d'éventuelles infractions ne fonctionnaient pas. Le dirigeant de la société a été interpellé et le montant de l'escroquerie estimé à 30 millions de roubles (environ 700 000 euros), selon les enquêteurs. La société avait remporté en 2009 un appel d'offres d'un montant de plus de 80 millions de roubles (1,86 million d'euros) pour assurer la vidéosurveillance des districts nord-est et ouest de Moscou. La capitale russe est un juteux marché de vidéosurveillance - plus de 80 000 caméras y sont déployées dans des lieux publics et entrées d'immeubles. Plusieurs sociétés se partagent cette manne de 2,7 milliards de roubles (63 millions d'euros).