On connaît la ville de Boutlelis, à une quarantaine de kilomètres d'Oran, c'est, en fait, le surnom d'un saint local, Sidi Ali, qui aurait vécu au XIVe siècle. Selon la légende, des soldats de l'armée mérinide, qui avait envahi les Etats du prince Abdelwadide Abou Tachfine, rançonnaient les habitants. Sidi Ali apporte un petit sac – tlelis, diminutif de tellis – et le chef mérinide, Abou el-Hassan Ali, le tance violemment : le sac ne suffira même pas à fournir la nourriture d'un seul homme. C'est alors que le saint secoue son sac et il en sort de quoi nourrir une armée ! Ce prodige voudra à Sidi Ali le surnom de boutlelis «l'homme au petit sac». Le miracle réalisé permet de révéler le saint. Ainsi, Sidi Belkheir de Ouargla a d'abord été le serviteur d'un autre saint, Sidi Abderrahmane. Un jour, ce dernier reçoit des hôtes de marque. Il envoie Sidi Belkhir chercher du lait. Mais les chèvres du campement avaient les pis secs. Sidi Belkhir va retrouver son maître et lui dit qu'il n'a pas trouvé de lait : «Débrouille-toi, lui dit-il, remue ciel et terre, je veux offrir du lait à mes hôtes !» sidi Belkhir cherche partout, mais il ne trouve pas une goutte de lait. C'est alors qu'il aperçoit un bouc. Il s'en approche et se met à le traire : miracle, le bouc donne du lait ! Sidi Abderrahmane reconnaît la supériorité de son serviteur sur lui et l'envoie prêcher pour son propre compte.