Renaissance n La réincarnation est une croyance très ancienne, professée par les religions orientales et asiatiques. La réincarnation est l'un des thèmes favoris de la parapsychologie. C'est aussi un phénomène qui est à l'origine de nombreuses expériences, aussi bien anciennes que modernes. La réincarnation est cette croyance qu'après la mort, l'âme, indestructible, s'incarne, s'est à dire prend forme, dans un nouveau corps. Cette croyance très ancienne est professée par les anciennes religions dites orientales, comme l'orphisme, dans l'Egypte ancienne ou le pythagorisme en Grèce, et, aujourd'hui, asiatiques, comme l'hindouisme. A la base de cette croyance, il y a l'hypothèse que le corps, qui représente la matérialité, est méprisable et qu'il faut le réduire pour libérer l'âme, qui représente ce qu'il y a de plus sublime dans l'être humain. La mort libère l'âme et, par des réincarnations successives, la purifie des scories de la vie terrestre, puis du cycle des naissances pour la faire retourner à son origine divine. Cette doctrine figure, par exemple, dans des dialogues de Platon : «J'ai entendu parler des hommes savants dans les choses divines. Ce qu'ils disent, c'est que l'âme de l'homme est immortelle et que tantôt elle aboutit à un terme (c'est précisément ce que l'on appelle mourir) et tantôt elle recommence à naître, mais que jamais elle n'est anéantie.» (Ménon, 81). «Il existe une vieille tradition, c'est que, d'ici, les âmes s'en sont allées là-bas, et qu'à nouveau elles s'en viennent ici, et qu'elles naissent à partir de ceux qui sont morts.» (Phédon, 70). «L'âme qui a vu la majeure partie de la vérité naît sous la forme d'un philosophe, d'un artiste, d'un musicien ou d'un amant ; celle qui a vu la vérité au second degré sera un roi juste, un guerrier ou un seigneur ; l'âme de la troisième classe sera un politicien, un économiste ou un commerçant ; la quatrième sera un amateur du gymnase ou un médecin… la neuvième sera un tyran.» (Phèdre). Autrement dit, ces degrés sont les stades de mise à l'épreuve au cours desquels celui qui a une vie juste améliore son sort alors que celui qui vit dans le mal se détériore. Au Ve siècle avant J.-C., Pythagore professait ouvertement la réincarnation. On rapporte qu'il aurait dit à un homme qui battait un chiot : «Ne le frappe pas, c'est l'âme d'un de mes amis, je l'ai reconnu en l'entendant japper.» Ces croyances se retrouvent dans de nombreuses régions du monde, ancien, et moderne, mais c'est surtout dans l'hindouisme qu'elle s'expriment le plus : elle constitue, en effet, dans cette religion asiatique, un dogme, c'est-à-dire une certitude qu'on ne peut remettre en cause pour ses fidèles. C'est le karma, ou actes de l'individu et ses effets, qui préside les réincarnations. «Le karma, écrit Richard Cavendish, concerne spécifiquement l'action individuelle, et la façon dont naissent les réactions à cette action pour déterminer la destinée d'une personne, dans cette vie ou dans une prochaine réincarnation. Ce qu'il advient de bon ou de mauvais à l'homme est la conséquence de ses actes antérieurs ; ceux-ci constituent les maillons de la chaîne qui l'attache à la roue du samsara, cycle ininterrompu de naissance-mort-renaissance.» L'idée de la réincarnation se retrouve encore en Afrique noire et fait partie du culte des ancêtres : les morts renaissent dans leurs petits-enfants ou dans d'autres membres de leur famille, ce qui constitue une sorte de négation de la mort, l'individu renaissant sans cesse, voir de façon ininterrompue. (à suivre...)