Résumé de la 2e partie n Et si le jeune Imad Al-A?war qui, à deux ans, parle, avec une grande vraisemblance, de lieux et de personnages qu?il ne connaît pas, avait vécu une vie antérieure ? Une vie antérieure, c?est seulement les hypothèses de la métempsycose ? théorie de la transmigration des âmes ou réincarnation ?, c?est une vie que l?on aurait vécue à une autre période, dans un autre lieu et sous une autre forme. C?est une croyance ancienne que l?on retrouve dans de nombreuses cultures et selon laquelle à la mort, le défunt ne fait que quitter son enveloppe charnelle pour une autre. On peut ainsi revivre indéfiniment sous les aspects les plus divers. Cette croyance, diffuse chez de nombreux peuples, a été organisée en système dans l?hindouisme, aux environs du VIe siècle avant Jésus-Christ. Ici, elle repose sur le principe du karma ou détermination de la destinée en fonction de ses actions dans la vie terrestre. La réincarnation est ainsi soit une récompense pour ceux qui se sont bien comportés, soit une punition, forme dégradante pour les méchants. Le cycle des existences, formé de morts et de renaissances continues, forme une sorte de roue appelée samsara, à laquelle chaque individu est attaché. Ces croyances se retrouvent dans toute l?Asie et en Amérique du Nord, où les populations qui ont traversé, il y a des milliers d?années, le détroit de Béring les ont transportées. Dans l?Egypte ancienne, les Orphites professaient la réincarnation. Dans la Grèce, ce sont les pythagoriciens, les manichéens et certains néo-platoniciens qui l?avaient intégrée dans leurs systèmes philosophiques. Platon en exprime ainsi le principe dans son Phèdre : «L?âme qui a vu la majeure partie de la vérité naît sous la forme d?un philosophe, d?un artiste, d?un musicien ou d?un amant ; l?âme qui a vu la vérité au second degré sera un roi juste, un guerrier ou un seigneur ; l?âme qui a vu la vérité au troisième degré sera un politicien, un économiste ou un négociant.» Plus on descend dans l?échelle, moins la place que l?on occupera sera importante ou alors plus elle sera dégradante ; le dernier degré, le neuvième, étant celui du tyran. L?âme, au vu de ses actions, peut connaître une dégradation continue mais elle peut aussi se ressaisir et «monter» de nouveau dans l?échelle des valeurs. Platon disait que l?âme pouvait passer de l?état d?homme à celui d?animal ou de celui d?animal à celui d?homme? On rapporte qu?un jour Pythagore, le grand philosophe et mathématicien grec du Ve siècle avant J.-C., dit à un homme qui battait un petit chien : «Laisse-le, c?est un de mes amis, j?ai reconnu sa voix en l?entendant japper !» L?idée de la réincarnation se retrouve encore en Afrique noire et fait partie du culte des ancêtres : les morts renaissent dans leurs petits-enfants ou dans d?autres membres de leur famille, ce qui constitue une sorte de négation de la mort, l?individu renaissant sans cesse, voire de façon ininterrompue. Il faut signaler, cependant, que certains systèmes philosophiques et religieux de l?Antiquité étaient opposés à la réincarnation. C?est le cas de l?hermétisme, courant apparu au IIIe siècle avant J.-C. et duquel devaient s?inspirer les alchimistes du Moyen-Age. «L?âme humaine, qui est d?essence divine, lit-on dans le Corpus hermeticum, qui réunit les textes de la doctrine, ne peut revêtir la forme d?un animal.» Ni aucune autre forme. (à suivre...)