Le saint se met alors à le frapper de son bâton. Et plus le sultan crie, plus le saint redouble de coups. Mais personne n'entend crier le sultan, car, dehors, le vent, la poussière et une forte grêle se sont «abattus» sur le camp : le ciel s'est obscurci, les chevaux et les mulets ont rompu leurs liens, ajoutant à la confusion. Le sultan se met à crier : «grâce ! Grâce ! je reviens à Dieu !» Le saint baisse alors son bâton : «celui qui revient à Dieu, Dieu revient à lui !» Le vent s'est arrêté de souffler et la grêle de tomber, le ciel s'est de nouveau éclairci et le calme est revenu. Le sultan rassemble ses troupes, demande de plier les tentes et donne l'ordre de la retraite. Cette anecdote est rapportée dans le Bostan. Le même saint s'est frotté au prince de Tlemcen qui, pour financer une guerre, voulait imposer un emprunt à la population déjà fortement éprouvée par les impôts. Le saint intervient, mais le sultan refuse d'annuler l'emprunt, comme il insiste, il le chasse. «Que Dieu te donne la colique !», crie le saint en colère. Il n'avait pas encore quitté le palais que le sultan s'est mis à se tordre de douleurs. Il faudra rappeler le saint qui masse le ventre du monarque et le guérit. La leçon est comprise : l'emprunt est aussitôt annulé.