Résumé de la 4e partie n Sidi El-Houari est importuné par des mauvais génies ; l'un d'eux l'assaille mais il parvient à se débarrasser de lui. Il n'y a pas que les djinns à lui poser problème. Certains hommes, ignorant les lois de Dieu, volent et trompent leur prochain. Le saint homme a beau mettre en garde contre le péché d'orgueil, certains ne pensent qu'à abuser de leur pouvoir pour assujettir les autres. Un jour, un pauvre hère vient se plaindre à lui. «Sidi, un tel, appelé Othman, m'a pris injustement une somme d'argent, j'ai beau le supplier, il refuse de me rendre mon bien ! — Il te le rendra, par Dieu», dit le saint. Il envoie aussitôt un de ses disciples demander au nommé Othman de craindre Dieu et de rendre le bien qu'il a usurpé. L'envoyé se présente devant le tyran et lui rapporte les paroles du saint : «Rends ce bien à l'homme que tu as injustement dépouillé !» Pour toute réponse, l'homme se saisit du messager et le fait battre, puis il le jette, ligoté, dans une pièce. «Je n'ai pas de leçon à recevoir de ton maître !» On rapporte aussitôt à Sidi El-Houari comment son envoyé a été traité. Le saint est pris d'une violente colère, son visage devenant presque noir. Il lève les mains au ciel et lance cette terrible imprécation : «Dieu, punis cet injuste ! Dieu, fais-le tomber et qu'il se brise au point de ne plus pouvoir se relever !» Et il retourne à ses prières, confiant dans le sort de son disciple qui, il le sait, ne tardera pas à être libéré. On a rapporté à Othman l'injonction, mais celui-ci, au lieu de prendre peur, a ri : «Ni cet homme ni personne d'autre ne peut rien contre moi !» Plus orgueilleux que jamais, il fait sceller son cheval par ses domestiques et s'apprête à faire une sortie. Il prépare sans doute un mauvais coup, sûr de l'impunité. Mais alors qu'il est juché sur sa monture et qu'il s'apprête à partir, le cheval se cabre et le jette bas. Il pousse un cri terrible. On accourt et on tente de le relever mais il se met à crier : «J'ai mal, j'ai mal !» Il s'est brisé les os et c'est à grand-peine qu'on le conduit dans son lit. Sa mère accourt et se met, elle aussi, à crier : «C'est la malédiction de Sidi El-Houari !» Et sans même consulter le blessé en train d'agoniser, elle fait libérer l'envoyé de Sidi El-Houari et lui remet une bourse. «C'est l'argent que mon fils a pris à l'homme, donne-le à ton maître pour qu'il le lui remette et demande-lui de pardonner à mon infortuné fils !» Quand le discipline rapporte ces propos au saint, celui-ci se contente de dire : «C'est le châtiment des injustes !» Et il retourne à ses dévotions. (à suivre...)