Qualification n Les Verts de Rabah Saâdane ont écrit, hier soir, l'une des plus belles pages du livre d'or du football algérien en parvenant à battre et à éliminer l'archi-favori ivoirien au prix d'un authentique exploit à l'issue d'un quart de finale de folie. Les coéquipiers de Karim Ziani ont, pourtant, été cueillis à froid par des Eléphants ivoiriens déterminés à faire valoir leur statut de meilleure formation africaine du moment. L'on jouait à peine la quatrième minute lorsqu'à l'issue d'une superbe séquence de jeu intense et effectuée à une touche de balle entre Salomon Kalou et Yaya Touré, le dernier nommé parvient à glisser le ballon dans la surface pour Gervinho qui a dévié immédiatement pour Kalou, l'attaquant londonien, qui, oublié dans la surface et libre de tout marquage, ajustera alors Chaouchi d'une frappe limpide au premier poteau. Déboussolés, les Verts eurent toutefois le mérite de plier, mais de ne pas rompre. Après avoir laissé passer l'orage, l'Equipe nationale reprend progressivement du poil de la bête. Mise en confiance par une certaine maîtrise du jeu, doublée d'une légère domination en matière de possession de balle, la sélection algérienne commencera alors à organiser ses offensives et à menacer sérieusement les bois ivoiriens. Le gardien de but des Eléphants dut d'ailleurs aller chercher bien haut une balle que Belhadj avait liftée sur un centre à destination de Matmour. Pas du tout impressionnés, les Verts choisiront le meilleur moment pour rétablir l'équilibre au tableau d'affichage. L'œuvre de Karim Matmour qui, à la 40e minute de jeu et grâce à un joli ballon en profondeur de Bougherra, effacera d'un contrôle orienté la paire Bamba-Tiote avant de battre Barry d'un joli tir à l'entrée de la surface, poteau rentrant. Beaucoup plus entreprenants en seconde période, les Algériens passeront ensuite la vitesse supérieure. Maîtrisant parfaitement leur sujet, les protégés de Rabah Saâdane domineront largement des Ivoiriens déboussolés, à l'image de cette occasion vendangée par Matmour à la 68e minute alors qu'il était seul face au gardien ivoirien. Nos vaillants Verts manqueront de ce petit bout de réussite qui fait si souvent la différence. Tout le contraire des Eléphants qui finiront par prendre l'avantage au moment fatidique, grâce à un sublime but d'Abdelkader Keïta dont la frappe du gauche est allée se loger dans la lucarne droite d'un Chaouchi qui ne pouvait rien faire sur cet exploit (89') et qui, ensuite, n'en croira pas ses yeux lorsque, dans le temps additionnel, son coéquipier Madjid Bougherra réussira un vrai miracle en égalisant d'une belle tête successive à un centre de Belhadj. Plus rien alors ne pouvait arriver aux Verts, qui, emportés par un vent d'euphorie, planteront même une troisième banderille dans les prolongations, œuvre de Bouazza sur un service impeccable de Ziani, et débroussailleront, de la plus fabuleuse des façons, le chemin des demi-finales. Plus qu'un sésame, l'Algérie venait de gagner une grande équipe. Aussi grande que l'espoir et la fierté qu'elle suscite chez tout un peuple. Cabinda. Estadio Nacional de Chiazi. Temps chaud et humide, pelouse en mauvais état, affluence moyenne, arbitrage de Eddy Maillet, Evarist Menkouande, Inancio Manuel Candido. Avertissements : Bougherra 3', Antar Yahia 71', Matmour 105' (Algérie), Yaya Touré 120' (Côte d'Ivoire) Buts : Kalou 4', Keïta 89' (Côte d'Ivoire), Matmour 39', Bougherra 90'+2, Bouazza 93' (Algérie) Côte d'Ivoire : Barry, Demel, Tiene, Bamba, Kolo Touré, Zokora (Dindane 96'), Kalou (Keïta 82'), Yaya Touré, Drogba, Gervinho, Tiote (Fae 72') Entraîneur : Halilhodzic Algérie : Chaouchi, Antar Yahia (Raho 85'), Belhadj, Bougherra, Halliche, Mansouri, Matmour, Yebda, Ghezzal, Meghni (Bouazza 91'), Ziani (Abdoun 106') Entraîneur : Saâdane