Avantage n Selon les chercheurs, cette maîtrise biologique est non seulement très efficace, mais elle permet également de réduire l'utilisation des insecticides. De nouvelles méthodes de lutte contre des insectes nuisibles à la ruche, comme la fausse teigne, viennent d'être mises au point, a affirmé, hier, samedi, un cadre de la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Skikda. Les fausses teignes des ruches sont des papillons qui s'introduisent et vivent à l'intérieur de la ruche pour se nourrir de cire. Ce sont les ennemis des abeilles que les apiculteurs redoutent le plus, a expliqué Aziz Dridah, ingénieur, révélant que le Pr Kamel Louadi, de l'université Rachid-Mentouri de Constantine, a développé deux méthodes «purement biologiques» de lutte contre ces papillons de mûres nocturnes, au moment où, jusqu'à l'heure actuelle, la lutte contre ce fléau «se fait au moyen d'insecticides qui malheureusement affectent inévitablement les abeilles». M. Dridah a expliqué à l'APS que la première méthode a consisté à introduire dans la ruche un autre insecte parasitoïde des larves de papillons. Celui-ci pond des œufs qui se développent à l'intérieur des larves et des nymphes. Cette méthode s'est avérée très efficace et a permis une destruction de plus de 96% de chenilles puisque les larves issues du parasitoïde ont détruit les chenilles du papillon en les rongeant de l'intérieur. Contacté, le Pr Louadi a précisé que cette méthode est «sélective» puisqu'elle ne tue que les larves et les nymphes. Il a ajouté qu'il restait alors à trouver comment éliminer aussi les adultes qui continuent de pondre dans la ruche. D'où l'idée, a expliqué cet universitaire, d'utiliser un petit lézard des maisons appelé gecko qui est aussi de mûres nocturnes et se nourrit uniquement d'insectes, d'araignées et d'autres arthropodes. Le saurien a d'abord été introduit dans un bocal en présence d'abeilles uniquement, puis dans un autre contenant des fausses teignes. Dans ce deuxième bocal, le lézard a détruit plus de 90% de parasites alors que les abeilles contenues dans le premier bocal n'ont pas du tout été affectées, a encore expliqué M. Dridah. Ces deux méthodes de lutte biologique qui «se complètent» se sont avérées «très efficaces pour éliminer définitivement les fausses teignes des ruches et constituent, outre leur aspect économique, un moyen très sûr d'éviter l'utilisation des insecticides qui polluent le miel et le rendent impropre à la consommation», ont ajouté les deux chercheurs.