L'invasion des criquets sur le Grand-Alger serait imminente. Des observateurs très au fait du secteur agricole dans le pays avouent avec conviction que l'invasion du criquet pèlerin sur le Grand-Alger risque d'être imminente. La menace persiste toujours. Après avoir franchi certaines des barrières dressées dans les wilayas limitrophes de la capitale, l'“opportuniste” insecte inquiète déjà les arboristes et autres agriculteurs algérois. La menace persiste. Des moyens humains, matériels et financiers ont été mis à la disposition des concernés. Une attention particulière a été accordée à ce phénomène classé par les hautes instances internationales comme un véritable risque majeur qui peut causer autant de dégâts qu'un séisme de forte magnitude. Mais la prise en charge de ce fléau a montré ses limites, relèvent ces experts. De nouvelles méthodes ont, en effet, apparu de par le monde et ont été utilisées, notamment par les pays victimes de cette invasion acridienne. Ce n'est pas le cas de l'Algérie, estiment ces spécialistes. Il serait judicieux que les responsables chargés de la lutte anti-acridienne diversifient les sources d'approvisionnement de produits insecticides. Il serait également préférable qu'ils multiplient les instruments et les systèmes de lutte. Il fallait faire appel, constatent les observateurs, à des experts internationaux. Pourquoi les décideurs, s'interrogent-ils, n'ont pas eu recours à l'appel d'offres national et international pour lancer la lutte ? Pourtant, de nombreuses opportunités sont, à ce propos, offertes actuellement au ministère de l'Agriculture. Des propositions ont été, en outre, effectuées à ce département par d'innombrables opérateurs étrangers. L'on peut citer le cas de Atlas Agro, une société suisse créée il y a plus de deux ans par un Algérien avec un spécialiste suisse. Travaillant en partenariat avec de grands producteurs internationaux, cette société est spécialisée dans l'introduction et la mise en application de méthodes de lutte biologique et intégrée dans l'agriculture, la santé publique et dans les forêts. Atlas Agro assure l'approvisionnement en produits modernes de lutte biologique et la formation des personnels. Son champ d'intervention s'élargit vers les domaines de l'apiculture, la viticulture, l'oléiculture, le palmier dattier. Pour les forêts, l'entreprise s'intéresse à la lutte contre le processionnaire du pin, à la démoustication dans le domaine de la santé publique. Atlas Agro produit des biopesticides, des larvicides biologiques… Mieux, la société dirigée par M. Mounir Hassani, qui a obtenu son doctorat en protection des végétaux, spécialisé dans la lutte biologique en Allemagne, emploie un nouveau procédé de lutte. Il s'agit du “piège” permettant la surveillance de l'infestation de la population d'insectes ravageurs dans les champs. Cette méthode donne la possibilité à son utilisateur de savoir à quel moment il faut entamer le traitement de lutte. Cette expérience, indique M. Hassani, a été essayée par Atlas Agro en collaboration avec l'association des agriculteurs de la Mitidja. Le système de cette société est aussi en mesure de détecter et de surveiller l'infestation de la teigne sans l'utilisation des produits chimiques. Une autre opération de lutte contre le varroie (acariens) et la fausse teigne dont souffrent les abeilles a été également entamée avec la coopérative agricole de la Chiffa où une convention pour l'approvisionnement et la formation du personnel a été d'ores et déjà signée entre les deux parties. La lutte pas souvent efficace contre ces deux maladies a provoqué la hausse constante des prix du miel en Algérie. “Ce sont des produits pas nécessairement nouveaux puisqu'ils sont utilisés partout dans le monde sauf en Algérie”, soulignera le DG de Atlas Agro. Un manque de savoir-faire est, néanmoins, constaté dans notre pays. “Nos produits sont recommandés par la FAO et l'OMS car ils n'ont aucun effet néfaste sur l'être humain et l'environnement”, précisera M. Hassani. Atlas Agro s'est, par ailleurs, spécialisée dans la mise en place de systèmes de contrôle, de prévision et de gestion pour programmes de protection biologique et intégrée. B. K.