Une autre œuvre, souvent citée de Sidi Abderrahmane, est également une œuvre de compilation : Al ‘Ulûm al fâkhira (sciences de la gloire), édité au Caire, en deux volumes. On y trouve une foule de citations ainsi que de nombreuses anecdotes, provenant d'auteurs orientaux et, fait rare, d'auteurs maghrébins, comme Abû Madyan, El-Maqqarî. On trouve par exemple, ce curieux récit, justement rapporté par al-Maqqarî et que Abderrahmane cite pour servir à l'édification des croyants. Un homme, lit-on, avait la réputation d'être un homme pieux. A sa mort, on trouve sur lui, une bourse pleine d'or qu'on confie au muezzin du village. Mais voilà qu'au moment de l'enterrement, alors que le muezzin se penche pour regarder une dernière fois le défunt, la bourse tombe sur le corps du mort. Le muezzin avance la main pour la reprendre, mais là elle s'y accroche, «refusant» de quitter le corps. D'autres mains avancent et essayent de récupérer la bourse, en vain. Pire, dès qu'on la touche, il s'en dégage une telle puanteur qu'on doit reculer. On comprend alors que l'or qui s'y trouve est mal acquis et on l'enterre avec le mort ! Il vaut mieux qu'il disparaisse, à jamais, plutôt qu'il devienne une tentation pour d'autres croyants.