Résumé de la 2e partie Le jeune Abderrahmane voyage pendant vingt ans à la recherche de la science. Quand il décide de rentrer en Algérie, il s'installe à Alger où il s'occupe de l'enseignement. Mais Abderrahmane n'est pas seulement un enseignant recherché c'est aussi un auteur réputé. Un de ses élèves rapporte que les copistes s'arrachaient ses écrits avant même qu'ils ne soient achevés. Le même élève témoigne qu'il est un des rares auteurs dont les ?uvres aient connu, de son vivant même, un grand succès. On cite de lui une Rih'la ou récit de voyage où il raconte ses séjours dans les différentes villes et différents pays qu'il a visités dans sa jeunesse. On lui connaît un tafsir ou exégèse du Coran intitulé Djawahir aI H'isân qui reproduit d'abondantes citations d'auteurs antérieurs orientaux, mais aussi maghrébins et andalous tel Ibn 'At'iya d'Alméria pour lequel il avait une grande estime. Abderrahmane prend soin de distinguer ses propres réflexions par des signes, ce qui permet dans ce genre d'écrits où la compilation est très forte de mesurer son apport. ll s'est surtout attardé sur l'explication des mots difficiles du texte Ghara'îb al Qor'an, mots qu'on retrouve aussi sous forme de petit glossaire. Une autre ?uvre, souvent citée de Sidi Abderrahmane, est également une ?uvre de compilation : Al 'Ulûm Al-fakhira ou sciences de la gloire, édité au Caire en deux volumes. On y trouve une foule de citations ainsi que de nombreuses anecdotes provenant d'auteurs orientaux et, faits rares, d'auteurs maghrébins, comme Abû Madyan El-Maqqarî, etc. On trouve par exemple ce curieux récit justement rapporté par al-Maqqarî et que Abderrahmane cite pour servir à l'édification des croyants. Un homme, lit-on, avait la réputation d'être un homme pieux. A sa mort, on trouve sur lui une bourse pleine d'or qu'on confie au muezzin du village. Mais voilà qu'au moment de l'enterrement alors que le muezzin se penche pour regarder une dernière fois le défunt la bourse tombe sur le corps du mort. Le muezzin avance la main pour la reprendre mais la bourse s'y accroche «refusant» de quitter le corps D'autres mains avancent et essayent de récupérer la bourse, en vain. Pis, dès qu'on la touche il s'en dégage une telle puanteur qu'on doit reculer. On comprend alors que l'or qui s'y trouve est mal acquis et on l'enterre avec le mort ! ll vaut mieux qu'il disparaisse à jamais plutôt qu'il devienne une tentation pour d'autres croyants. Sidi Abderrahmane rapporte des anecdotes édifiantes qu'il a recueillies lui-même toujours pour informer le croyant de la véracité des choses de l'au-delà et de l'invisible al-ghayb. Un homme, raconte-t-il, passant devant la tombe d'une personne qu'il avait connue, le salue selon la formule habituelle: «Que le salut soit sur vous !», une voix, sortant de la tombe, répond : «Que le salut soit également sur vous ainsi que La Miséricorde de Dieu Très Haut et Sa Bénédiction». Un jour, ce même personnage, assis avec d'autres hommes à proximité d'une tombe, récitait la sourate de Ya Sin : soudain celle-ci s'ouvre et le mort sort et récite la sourate avec l'assemblée. A la fin de la récitation, le mort retourne dans sa tombe qui se referme. Ces histoires, conclut Abderrahmane, paraissent extraordinaires, mais quand elles sont le fait de saints il faut y croire. Sidi Abderrahmane a écrit d'autres ouvrages qui sont encore des manuscrits. (A suivre...)