Le geste du sinistre arbitre Codjia fait des émules. Sur un chapitre totalement différent et pour exprimer leur colère et leur ras-le-bol, les praticiens de la santé, en grève depuis plusieurs semaines, ont brandi, hier, au cours d'une manifestation, dans l'enceinte de l'hôpital Mustapha, le carton rouge à l'encontre du ministre Barkat. Les praticiens de la santé publique, en grève ouverte depuis des semaines, ont voulu, hier, sortir de l'enceinte de l'hôpital Mustapha-Pacha (Alger), pour crier haut et fort leurs revendications dans la rue. Seulement avant même d'entamer leur marche, les forces de l'ordre étaient sur place pour les en empêcher. Les éléments de la police ont ainsi repoussé les protestataires et les ont empêchés de sortir en barricadant l'entrée principale de l'établissement hospitalier. La tension est alors montée d'un cran. Les grévistes qui tentaient de forcer le cordon de police, ont été refoulés avec violence. Mais les médecins n'ont pas abandonné facilement et ont passé plus de deux heures au soleil en espérant investir la rue. Dans la bousculade, le président du Snpssp (Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique), le Dr Mohamed Yousfi, s'est retrouvé par terre, et trois médecins ont été arrêtés par la police mais aussitôt relâchés. Les grévistes, à l'intérieur de l'établissement hospitalier, scandaient des slogans tels que «La santé est en danger», «la grève continue», «Valorisation du praticien = sécurité et bien-être sanitaire du citoyen». Interrogé, le président du Snpsp (Syndicat national des praticiens de la santé publique), le Dr Lyès Merabet, s'est dit plus que jamais déterminé à aller jusqu'au bout de ses revendications : «Nous allons maintenir la grève, nous n'allons pas baisser les bras et cette grève sera reconduite sous forme de rassemblement qui aura lieu mercredi prochain devant le ministère». «Cela fait deux mois et demi que le mouvement de débrayage persiste et la tutelle n'a toujours pas trouvé de solutions pour dénouer cette crise. La seule lecture que je peux faire c'est que le ministre est dépassé par les événements, et d'ailleurs il l'a avoué devant l'Assemblée nationale populaire et les syndicalistes», a-t-il poursuivi, dénonçant «la malhonnêteté, la manipulation et le mensonge et c'est tout cela qui a contribué à creuser le fossé entre nous les syndicalistes, les praticiens de la santé et la tutelle. Actuellement le ministre est démissionnaire, et il a failli à son engagement». Les praticiens affiliés au Snpsp et ceux affiliés au Snpssp ont indiqué qu'ils entreprendront d'autres actions au cas où les portes des négociations resteraient fermées. A rappeler que la révision des statuts particuliers et du régime indemnitaire figure parmi les principales revendications de ces syndicats.