Une importante délégation de la Commission européenne, menée par M. Tomas Dupla del Moral, Directeur chargé de la Méditerranée du sud et du Moyen-Orient à la Direction générale des relations extérieures, séjourne actuellement en Algérie. Dans ce sens, M. Tomas a indiqué, hier, dans une conférence de presse qu'il a animée, au siège de la délégation de l'Union européenne d'Alger, que son département a eu deux journées de travail avec les représentants de l'administration algérienne, dès son arrivée en Algérie le 1er février. Ceci a permis de débattre plusieurs sujets et traiter plusieurs dossiers qui s'inscrivent dans le cadre de la coopération bilatérale. Il indiquera, par ailleurs, que l'objectif de la rencontre était d'insuffler une nouvelle dynamique à la mise en oeuvre de l'Accord d'association Algérie-Union européenne et de sa feuille de route et de discuter d'une manière approfondie les dossiers en cours. Les deux parties ont convenu de l'importance qu'elles attribuent à la réussite de la mise en oeuvre de l'Accord d'association et de la nécessité de préserver les intérêts de chaque partenaire dans le respect des obligations juridiques découlant de l'Accord. Les discussions des deux journées de travail ont porté notamment sur le commerce, l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, la coopération en matière d'énergie (échange de savoir des deux côtés), l'énergie solaire avec très prochainement une coopération entre l'Algérie et l'Union européenne , les investissements qui dépassent actuellement un milliard d'euros, l'agriculture et la pêche. Les discussions ont confirmé l'intérêt des deux parties à renforcer et intensifier le dialogue sur les questions énergétiques, à la fois au niveau politique et technique. M. Dupla del Moral a précisé que les questions relatives à l'accès des entreprises algériennes au marché européen, à l'utilisation des énergies renouvelables et aux négociations dans le cadre de l'OMC, ont été particulièrement évoquées. S'agissant de l'accès de l'Algérie au marché européen, le diplomate européen a confirmé "l'importance du marché européen qui s'avère très exigeant pour ce qui est de la qualité et la compétitivité des produits". Sur le plan commercial, les consultations ont fait apparaître les préoccupations algériennes au sujet de la balance commerciale, l'état de la négociation pour l'adhésion à l'OMC et l'impact de la mise en oeuvre de l'Accord d'association. La tendance à la hausse des investissements directs étrangers en Algérie a été soulignée par ce dernier, ainsi que l'absence d'impact négatif de la mise en oeuvre de l'Accord en termes d'échanges. Les parties ont également discuté des prochaines étapes de la coopération en matière agricole en vue de l'échéance prévue pour le début des négociations en matière de libéralisation du commerce des produits agricoles, agricoles transformés et de la pêche. Dans ce contexte, l'importance de la compétitivité et de la conformité des entreprises aux normes techniques et sanitaires a été mise en exergue également. Par ailleurs, il est à noter que la partie algérienne a fourni des clarifications au sujet des objectifs des mesures d'investissements et de commerce introduites par la loi des finances complémentaire. Des discussions ont également eu lieu au sujet des avancées concrètes qui pourraient être réalisées en vue de la prochaine réunion du Conseil d'association Algérie-UE. La partie algérienne a confirmé qu'elle concrétisera sous peu sa proposition de création d'un sous-comité "Dialogue politique, sécurité et droits de l'homme". Il est utile de noter que la partie algérienne reproche aux Européens de ne pas avoir tenu leurs engagements en matière d'investissements. Elle leur reproche également de bloquer l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Aussi, depuis l'entrée en vigueur de l'accord les importations de l'Algérie à partir de l'UE ont augmenté de façon exponentielle, ce qui nécessite une révision de l'accord.