Le plus ancien témoignage sur le safran est pictural : il s'agit d'une fresque du palais de Knossos, dans la Crète minoenne, représentant des jeunes femmes et des singes ramassant des fleurs de safran. D'autres fresques, figurant sur le fameux édifice Xeste 3 d'Akrotiri et qui dateraient du XVIe siècle avant J.-C., représentent également le safran. L'une d'elles représente une déesse présidant la cueillette de fleurs et la sélection des stigmates du safran. Une autre montre une femme en train de soigner son pied blessé en utilisant du safran. On sait que les cultures du safran ont été détruites par un gigantesque séisme, mais les cendres volcaniques ont recouvert les fresques permettant leur conservation. Si les fresques crétoises sont les plus anciennes représentations du safran, la première référence écrite est babylonienne : elle provient d'un texte, écrit en caractères cunéiformes, retrouvé dans la bibliothèque d'Assourbanipal et datant du VIIe siècle avant J.-C. D'ailleurs les Anciens recherchaient le safran babylonien, autant que le safran de Crète et même de Cilicie (région sud de la Turquie). Les anciens Grecs entouraient le safran de nombreuses légendes. Des récits parlent de marins qui entreprenaient de longues et périlleuses expéditions pour chercher les précieux stigmates de Cilicie qui fournissaient, croyait-on, le meilleur safran. Mais on sait que les auteurs de l'antiquité grecque, comme Hérodote, vantait aussi le safran de Babylonie et de Sumer. De toute façon, la plante avait acquis, dès l'antiquité, une grande réputation.