Face au déclin de l'activité grippale et la réticence de la population à adhérer à la campagne de vaccination, les pouvoirs publics ont décidé de revoir à la baisse la quantité de vaccins commandés au laboratoire canadien GSK. Celle-ci passera de 20 à 5 millions. Finalement, l'Algérie ne se dotera que de 5 millions de doses, a indiqué, ce matin, Fawzi Derrar, responsable du Centre de référence de la grippe au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Cette décision a été officiellement notifiée au fournisseur. C'est donc une commande de 15 millions de doses qui est ainsi annulée. Pour M. Derrar, cette décision n'aura pas de «conséquences contractuelles» à partir du moment «où nous avons pris attache avec le fournisseur, discuté avec lui, lui avons transmis notre préoccupation (…). On discute actuellement les modalités» de cette révision à la baisse. Plus explicite, l'invité de la Chaîne III a souligné que les discussions vont bon train au sujet des «mécanismes de reprofilage et de réorientation». «On peut discuter de la réorientation vers un type de vaccin particulier, par exemple celui contre la grippe saisonnière, mais cela reste tributaire des discussions», a-t-il poursuivi. Ces discussions porteront sur les 15 millions de doses commandées qui seront «converties à autre chose», a-t-il encore affirmé, précisant que des propositions ont été faites dans ce sens par le ministère de la Santé au fournisseur. Mais «il n'est pas question de léser le laboratoire canadien», a insisté M. Derrar qui a fait part, au passage, de la réception de 2,5 millions de doses au jour d'aujourd'hui. La quantité restante, a-t-il précisé, sera réceptionnée dans les deux prochains mois. De l'avis du responsable du Centre de référence de la grippe, la commande de 20 millions de doses a été décidée conformément aux recommandations du Comité d'experts au sein de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de vaccination. S'exprimant sur l'adhésion de la population à la campagne de vaccination, M. Derrar a reconnu qu'elle a été faible : 3% seulement du personnel de la santé s'est fait vacciner, a-t-il noté. Même s'il a confirmé que le virus A H1N1 est en déclin dans notre pays, il n'a pas exclu une nouvelle vague de la pandémie «si l'on s'appuie sur ce qui a été observé lors des pandémies antérieures, en 1918, 1957 et 1968, toutes les vagues étaient au début bénignes, mais on a vu qu'au fur et à mesure que la pandémie avançait, elle devenait plus virulente».