Photo : S. Zoheir Par Amar Rafa En dépit du faible pourcentage de citoyens qui se sont fait vacciner contre la grippe A(H1N1), évalué à moins de 3% dans le pays, et au moment où la pandémie connaît un recul partout dans le monde, le ministère de la Santé a décidé hier contre vents et marées de passer à la troisième étape de cette campagne. Après les personnels de la santé, les femmes enceintes, c'es au tour des malades chroniques : personnes atteintes de maladies à long terme telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires, rénales ou autres. La campagne se poursuit selon le programme déjà établi. «Cela continue timidement et la méfiance persiste auprès de la population», a affirmé le Dr Samia Amrani, chargée de la grippe A au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalièreLe ministère n'en démord pas et compte relancer l'opération en lui donnant les moyens : recours à la formation du personnel chargé de la campagne de vaccination, sensibilisation des citoyens à l'innocuité du vaccin sur leur santé. C'est ce qu'affirme en substance le Dr Samia Amrani : «En tout cas, nous avons intensifié les séances de formation, nous avons également essayé d'intensifier la communication.» «Malheureusement, nous sommes en plein déclin en termes de situation épidémiologique. Le fait qu'il n'y ait plus de cas est une bonne chose, mais cela ne veut pas dire que la situation est maîtrisée. On ne connaît pas l'évolution de ce virus. Il peut éventuellement entrer dans le cadre des virus classiques et devenir un virus saisonnier, comme il peut doubler de virulence. Aujourd'hui, personne ne peut le prédire. C'est un leurre de dire que nous n'avons pas de cas et que nous sommes à l'abri», a-t-elle affirmé. «Le ministère de la santé poursuit la campagne et «souhaite vacciner le maximum de personnes. Ainsi, si le virus redouble de virulence, les gens sont déjà préparés et immunisés grâce au vaccin», conclut-elle. Après les réticences des personnels de la santé et des femmes enceintes, l'opération de vaccination connaîtra-t-elle un meilleur engouement auprès des malades chroniques ? Nous en doutons fort, connaissant la difficulté de leur prise en charge durant toute l'année, puisque leurs associations se plaignent du manque de médicaments vitaux et de soins indispensables. La nouvelle situation épidémiologique marquée par le déclin de l'activité grippale et la non-adhésion de la population à la campagne de vaccination sont derrière la révision à la baisse de la commande initiale de 20 millions de doses de vaccin auprès de la filiale canadienne du groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK), ramenée à 5 millions de doses, a-t-on annoncé auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «La reconversion des quantités restantes du vaccin pandémique avec d'autres produits et d'autres options de partenariat avec ce laboratoire sont à l'étude», a révélé une source autorisée. «Le laboratoire GSK a exprimé toute sa disponibilité et sa volonté de s'inscrire dans une logique de partenariat durable avec l'Algérie», a-t-on ajouté.